La Tunisie n’a jamais sollicité la France pour bénéficier d’une annulation ou d’une restructuration de sa dette, dont la valeur s’élève à 1 milliard d’euros. Ces propos sont ceux de l’ambassadeur de France en Tunisie, André Parant, qui s’exprimait lors d’une rencontre avec les représentants des médias tunisiens qu’il avait invités pour faire le bilan du 3ème Haut Conseil de Coopération et les perspectives des relations franco-tunisiennes, mardi 22 juin 2021 à la résidence de France à La Marsa.

Interrogé par les journalistes sur la possibilité d’engager un processus de traitement de la dette tunisienne, le diplomate français a rappelé qu’outre le fait que la Tunisie n’avait pas formulé une demande dans ce sens, ” il ne peut y avoir d’accord d’annulation ou de restructuration que dans le cadre du Club de Paris “.

Le Club de Paris est un groupe informel de créanciers publics représentant 22 pays qui détiennent d’importantes créances sur plusieurs pays débiteurs dans le monde. Leur rôle est d’accorder à ces derniers un allègement de dettes pour les aider à rétablir leur situation financière.

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” Etant présidente de ce club, la France est tenue de respecter certaines règles, raison pour laquelle tout accord d’allègement de dette doit être conclu dans ce cadre-là “, explique Parant.

Eviter de recourir au Club de Paris

Par ailleurs, il estime qu’il n’est pas aujourd’hui dans l’intérêt de la Tunisie de solliciter une demande d’allègement de ses dettes dans la mesure où cela pourrait envoyer un mauvais signal aux marchés financiers.

” Cela signifierait que la Tunisie serait dans l’incapacité de rembourser ses dettes et la priver ainsi d’emprunter sur les marchés financiers internationaux. Nous pensons que les autorités tunisiennes sont conscientes de ce fait “, dit-il.

Le conseiller Afrique du président français, Franck Paris, avait également déclaré, en mai dernier, dans une interview accordée à l’agence TAP, que la Tunisie n’a pas formulé une demande pour bénéficier du “cadre commun du traitement de la dette des pays pauvres touchés par le Covid-19, mis en place entre le G20 et le Club de Paris’.

Selon lui, seuls trois pays africains, à savoir le Tchad, la Zambie et l’Ethiopie, avaient sollicité un traitement de leurs dettes.