Le président de l’Instance nationale pour la prévention de la torture (INPR), Fathi Jarray, a affirmé que les conditions de détention en Tunisie ne sont pas conformes aux normes internationales et vont à l’encontre des droits de détenus prévus par les lois en Tunisie.

Réagissant aux interventions des députés, au cours d’une séance d’audition des représentants de l’Instance, Jarray a fait observer que la plupart des établissements pénitentiaires, à l’exception de la prison des femmes, souffrent de surpopulation carcérale.

L’Instance a effectué des visites inopinées dans les lieux de privation de liberté dont les prisons, les centres de détention, les centres sociaux et les centres pour les migrants, assure-t-il.

Certains pays arabes souhaitent créer leur INPT

Jarray s’est félicité que la Tunisie soit le premier pays dans la région MENA à avoir mis en place une instance pour la prévention de la torture, ce qui justifie, selon lui, la volonté de certains pays de la région de s’inspirer de l’expérience tunisienne dans ce domaine.

Dans un tout autre contexte, le président de l’INPT a fait savoir que le budget alloué à l’instance s’est élevé à environ 1 million de dinars (MDT) en 2017 et à 2 MDT les années suivantes, ajoutant que cette enveloppe couvre seulement les salaires des employés et le fonctionnement de l’instance. Ce budget ne permet pas de mettre en œuvre les projets de l’instance et les campagnes de sensibilisation à organiser, a-t-il regretté.

Il souligne par ailleurs que l’Instance a mené sa propre enquête dans l’affaire du jeune diabétique Abdessalem Zayen, décédé le 3 mars écoulé, dans la prison de Sfax, précisant que l’instance avait constaté des violations commises pendant les étapes de détention.