L’internationalisation de Gomycode n’a pas été facile. «S’implanter à l’international pour un Tunisien relève presque de l’impossible. Pour s’installer ailleurs, il faut des devises, le label start-up nous donne droit à un compte en devises, mais pour les avoir, il faut passer par la BCT et attendre des mois durant ».

Du coup, comme pratiquement tous les startupeurs qui se sont internationalisés, Gomycode a levé des fonds à l’étranger : Dubaï, Royaume-Uni et France. Yahya Bouhlel a pu ainsi investir en euros. Dans l’impossibilité de posséder des parts dans des entreprises basées à l’international de par la loi, puisqu’il faut être résident dans le pays de prédilection lui-même. Le fondateur de Gomycode a choisi d’installer son siège social et administratif en Hollande où tout est digitalisé et où les investisseurs n’ont pas peur de financer des start-up.

«Le modèle économique de la start-up impose une forte réactivité de la part de l’administration et une célérité dans tout ce qui touche à la paperasserie et aux autorisations. Pour notre grand malheur, ce n’est pas le cas. On réalise du coup que nos fonctionnaires ne sont nullement imprégnés de la philosophie start-up. Pour qu’une entreprise tunisienne s’implante en Égypte, au Maroc ou au Nigeria, il faut passer par 4 ministère et par une multitude d’administrations, et pareil dans les pays d’accueil».

La première levée de fonds de Gomycode a été de 850.000 dollars US, ce qui lui a permis d’acquérir l’espace à Tunis et d’ouvrir des antennes à Alger, Casablanca, Lagos, Dakar, Abidjan, au Caire et à Manama.

Aujourd’hui, Gomycode emploie 85 personnes à temps plein et 150 formateurs à temps partiel. Son taux de croissance est de 4 à 5 à fois supérieur d’une année à l’autre, et Yahya Bouhlel ambitionne d’ouvrir 100 espaces pour former 50.000 étudiants par an dans 15 pays.

Il prépare une nouvelle levée de fonds d’envergure pour atteindre cet objectif.

A.B.A