Chaque année, près de 20% de la nourriture disponible pour les populations mondiales est gaspillée, selon un nouveau rapport de l’ONU, rendu public jeudi 4 mars 2021.

Au total, quelque 931 millions de tonnes de denrées alimentaires sont ainsi perdues, selon des données compilées en 2019 dans 54 pays sur les gaspillages dans les foyers (plus de la moitié du total), la restauration et les commerces de détail, selon ce rapport sur ” l’indice du gaspillage alimentaire”, élaboré par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) avec l’ONG britannique Wrap.

Le gaspillage alimentaire est mondial

“Ce poids est à peu près l’équivalent de 23 millions de poids lourds de 40 tonnes, chargés à pleine capacité, en file indienne, ce qui permettrait de faire sept fois le tour de la Terre”, estime le PNUE dans son communiqué de presse. Cette tendance se retrouverait dans tous les pays, développés ou non.

“Pendant de nombreuses années, nous avons estimé que le gaspillage alimentaire au sein des foyers était un problème important uniquement dans les pays développés”, explique Marcus Gover, PDG de Wrap. “Grâce à la publication du rapport sur l’indice du gaspillage alimentaire, nous constatons que les choses ne sont pas aussi claires.”

En France, plus de 5,5 millions de tonnes de déchets alimentaires sont jetées par an par les ménages, soit 85 kilos par personne. La situation est similaire en Birmanie, au Ghana et au Royaume-Uni. Le Nigeria arriverait en tête avec 189 kilos de nourriture par personne qui atterrit dans la poubelle en une année. “Le gaspillage alimentaire est un problème mondial”, insiste l’ONU.

Le double effet de la diminution du gaspillage

S’attaquer sérieusement à ce fléau permet aussi de diminuer nos émissions de gaz à effet de serre. “On estime que 8% à 10% des émissions sont associées à des aliments qui ne sont pas consommés”, rappelle le rapport. L’un des objectifs des Nations unies consiste d’ailleurs à réduire de moitié le gaspillage alimentaire d’ici à 2030.

L’indice calculé par le PNUE va permettre de mesurer les progrès effectués dans chaque pays. “Avec seulement 9 années devant nous, nous n’atteindrons pas la cible [au rythme actuel], avertit Marcus Gover, de Wrap. Cela doit être une priorité pour les gouvernements, les organisations internationales, les entreprises et les fondations philanthropiques.” Il va falloir mettre les bouchées doubles.

Le fait que des quantités substantielles de nourriture soient produites mais non consommées par l’homme a des impacts négatifs importants: sur les plans environnemental, social et économique. Les estimations suggèrent que 8 à 10% des émissions mondiales de gaz à effet de serre sont associées à des aliments qui ne sont pas consommés.

La réduction du gaspillage alimentaire au niveau de la vente au détail, de la restauration et des ménages peut offrir des avantages à multiples facettes pour les personnes et la planète. Cependant, l’ampleur réelle du gaspillage alimentaire et ses impacts n’ont pas été bien compris jusqu’à présent. En tant que telles, les opportunités offertes par la réduction du gaspillage alimentaire sont restées largement inexploitées et sous-exploitées, lit-on dans le communiqué du PNUE.