Le département du Commerce et de l’Appui des exportations avance à grands pas vers la réforme de la filière des fourrages surtout au niveau de la fixation des prix, compte tenu de sa portée dans la sécurité alimentaire et la protection de la production agricole. C’est ce qu’a fait savoir, lundi 1er février 2021, le ministre du Commerce, Mohamed Boussaïd.

Répondant à une question adressée par le député, Imed Ouled Jebril, lors de la séance plénière consacrée à l’audition des membres du gouvernement sur le suivi et l’organisation de la distribution du son, Boussaïd a indiqué que son département a entamé l’opération du diagnostic de tous les maillons de la chaîne de production des fourrages locaux ou importés.

“La loi est au-delà de toute considération et le ministère reste responsable des circuits de distribution… et nous allons vers la révision du décret gouvernemental qui fixe ce domaine, en partenariat avec le ministère de l’Agriculture”, a-t-il affirmé.

Il rappelle l’existence de deux commissions, l’une nationale placée sous la tutelle du ministère de l’Agriculture et l’autre régionale, toutes les investies dans ce domaine. Il insiste sur la nécessité d’engager une réforme radicale dans l’opération de distribution des fourrages en partenariat avec tous les intervenants, ce qui entraînera automatiquement la baisse des prix de cette matière.

Boussaïd s’est engagé à assumer toute la responsabilité en ce qui concerne l’opération de la distribution, de l’approvisionnement et de la garantie des meilleurs prix pour les agriculteurs, en partenariat avec le ministère de l’Agriculture et des professionnels, en attendant la présentation des activités du ministère au parlement.

Pour le député Imed Ouled Jebril, l’agriculteur est la victime des deux ministères (Agriculture et Commerce), le premier ayant fait de l’agriculteur une source de commercialisation par l’organisation agricole, outre l’enrichissement des uns grâce à cette production, sans oublier l’exacerbation du phénomène de spéculation par un nombre de commerçants, qui a ramené le prix du son à 30 dinars le kilo pour l’agriculteur au lieu de 13,500 dinars, outre le manque de protection des circuits de distribution par le ministère du commerce.

Le député estime que la situation de l’agriculteur devient catastrophique suite à l’importation de ces matières en contrepartie des devises accablant l’agriculteur de pertes et de dettes, à cause de la corruption constatée dans ce domaine et la non-application de la loi comme il se doit.

Il s’interroge, dans le même sens, sur le programme du ministère au cours de la prochaine période et la portée de la coordination avec le département agricole et les cellules de la vulgarisation agricole ainsi que les agriculteurs afin de garantir une répartition optimale du son, soulignant que le ministre du Commerce est responsable de la détérioration de la situation en tant que premier responsable des circuits de distribution ainsi que de la corruption à cause de la domination de lobbies que l’ancien et le nouveau ministres du commerce ont du mal à contrecarrer.

Commentant l’intervention du ministre du Commerce, Ouled Jebril a mis en exergue l’existence de parties à l’intérieur de la commission régionale chargée des réformes qu’il a accusées de corrompues au niveau de la distribution des fourrages, appelant le ministre à engager des réformes avec des méthodes claires et à rompre avec l’habitude d’obliger les agriculteurs à appartenir à des organisations syndicales afin de garantir leur part en matière de son.

Il a exprimé la disposition de la commission de l’agriculture relevant du parlement à soutenir les efforts du ministère du Commerce, surtout au niveau des lois en vue de mettre fin à la corruption dans la distribution des fourrages.