La majorité des quantités de riz importées par l’Office de commerce de la Tunisie (OCT), de la Thaïlande, soit 6 500 tonnes, est infestée par le charançon. C’est le président de la Commission de l’agriculture, de la sécurité alimentaire, du commerce et les services liés à l’ARP, Moez Belhaj Rhouma, qui l’a indiqué, jeudi 21 janvier 2021.

Les autres produits importés qui se trouvent dans la même situation sont le café (120 000 tonnes) et le lait (22 000 litres), a ajouté Belhaj Rhouma, qui conduit une délégation de ladite commission pour une visite à l’OCT, dans la zone industrielle de Radès, après avoir reçu des informations sur l‘importation de riz, de café et de lait avariés ou atteints par le charançon.

Responsabilité de la STAM et de l’OCT

La Commission a reçu des rapports comportant des photos et des données qui dévoilent une suspicion de mauvaise gestion dans cette opération d’importation. D’après le député, la responsabilité incombe aux ministères du Commerce (OCT) et du Transport (STAM). Selon lui, les 6 500 tonnes de riz infestées par le charançon ont été importées depuis le mois de mai 2020, et que ces quantités n’ont pas été traitées par les produits conservateurs, même dans les conteneurs, pour éviter l’apparition du charançon.

Belhaj Rhouma a souligné que les quantités de produits conservateurs qui ont été utilisées n’ont pas dépassé le 1/5 des quantités nécessaires, permettant de conserver les produits importés (riz et café). Le prix d’achat des quantités de riz infesté par le charançon, du café avarié et du lait aussi impropre à la consommation (22 000 litres), est plus élevé que leur prix ordinaire.

Importés par une entreprise suisse

Il a mis l’accent sur l’importance de ce dossier qui est lié à la sécurité alimentaire, à la lumière de ces infractions. Ces quantités de riz, de café et de lait ont été importées de la Thaïlande par l’intermédiaire d’une société suisse, a fait savoir le président de la Commission de l’agriculture, rappelant que depuis trois semaines, une quantité de pomme de terre importée, qui est impropre à la consommation, a été détruite.

La Tunisie est en-dessous de la moyenne mondiale, pour ce qui est de la destruction des produits importés

Quid de l’opération de destruction contrôlée?

De son côté, le directeur général adjoint à l’OCT, Noureddine Salami, a indiqué que le taux de destruction ne dépasse pas les 2% pour le café et le riz, alors que la moyenne mondiale oscille entre 5% et 7%, ce qui montre que la Tunisie est en-dessous de la moyenne mondiale en matière de destruction des produits importés.

En outre, la valeur de 90% des quantités détruites est récupérée auprès du fournisseur, vu qu’il y a une assurance de ces produits.

Il a précisé que l’opération de destruction est contrôlée par une commission technique spécialisée. Il a rappelé que l’office importe annuellement 30 mille tonnes de café, 27 mille tonnes de riz, 8 mille tonnes de thé, et 360 mille tonnes de sucre, en plus de certains produits comme la pomme de terre, la banane et le lait, dans l’objectif de régulariser le marché.

L’OCT n’importe rien mais assure la gestion

De son côté, le PDG de l’OCT, Elyes Ben Ameur, a relevé que la décision d’importation des produits ne relève pas des prérogatives de l’Office mais du ministère du Commerce dans le cadre de procédures complètes, partant de l’opération de l’importation jusqu’à l’arrivée des produits. Il a précisé que la décision de la régulation du marché revient à la Présidence du gouvernement, comme c’est le cas pour le lait et les pommes de terre.

Tout ceci nous amène à nous poser la question suivante: Pourquoi l’OCT laisse-t-il pourrir dans des entrepôts des denrées alimentaires importées à des “coûts” des millions de dinars en dinars ?

A notre avis tous les responsables de ces structures (ministère du Commerce, ministère du Transport, Stam, OCT, etc.) doivent rendre des comptes.