Avant le 14 janvier 2011, il arrivait que certains p-dg soient virés avant d’avoir achevé leur première année, comme cela est arrivé à Kaïs Daly, qui n’a dirigé l’ETAP que durant sept mois en 2006. Par contre, les records de longévité enregistrés alors n’ont pas été atteints après à ce jour.

L’instabilité au niveau des postes de président directeur général/directeur général n’affecte pas les entreprises publiques au même degré. Certaines -très rares, il est vrai- ne le sont pas. C’est le cas de la Banque nationale agricole.

Parmi les entreprises composant l’échantillon sur lequel a porté cette analyse, la BNA est la seule à n’avoir connu que deux directeurs généraux, Habib Ben Hadj Kouider (de 2015 à 2020), et avant lui Jaafar Khattèche, qui a occupé ce fauteuil pendant quatre ans et demi.

La stabilité au sommet n’est pas un phénomène nouveau à la BNA. Même avant le 14 janvier 2011, cet établissement n’a pas connu de valse au niveau de sa direction. Durant la dizaine d’années précédant la chute du régime Ben Ali il n’a vu défiler que trois patrons (Férid Ben Tanfous, Hédi Zar puis Moncef Dakhli).

A l’opposé, trois entreprises sont de véritables mangeuses d’hommes. Il s’agit de la Société tunisienne d’électricité et de gaz (STEG), de la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT) et, surtout, de la Compagnie tunisienne de navigation (CTN). Les trois ont en commun que la moyenne de la durée de vie d’un p-dg est inférieure chez elles à deux ans depuis 2011. Mais si cette moyenne est de 21 mois à la STEG, elle est de 19 à la SNCFT et chute à 13 mois à la CTN.

Les seuls p-dg à avoir dépassé la barre des deux ans sont Mokhtar Sadok (SNCFT, deux ans et trois mois) et Moncef Harrabi (STEG, trois ans et trois mois). Au total, la STEG et la SNCFT ont été chacune dirigée par six p-dg depuis 2011 et la CTN par sept.

Mais qu’en était-il avant le 14 janvier 2011 ? Les p-dg d’entreprises publiques restaient-ils plus longtemps à leurs postes ? Certes, il arrivait que certains soient virés avant d’avoir achevé leur première année, comme cela est arrivé à Kaïs Daly, qui n’a dirigé l’ETAP que durant sept mois en 2006. Par contre, les records de longévité enregistrés avant 2011 n’ont pas été atteints après à ce jour.

Deux cas sont à relever. D’abord, feu Ahmed Mahjoub qui a dirigé Tunisie Telecom à deux reprises. Une première fois pendant quatre ans avant d’être nommé secrétaire d’Etat à l’Informatique en janvier 2001, et une deuxième fois après avoir quitté le gouvernement en septembre 2002, mais cette fois-ci durant six ans et trois mois.

Ensuite, Moncef Dakhli qui a piloté la BNA pendant six ans et huit mois entre 2004 et 2011.

Moncef Mahroug

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