Depuis le début de l’année jusqu’à aujourd’hui, mardi 24 novembre, environ 14 000 signalements ont été enregistrés dont la plupart sont liés à la violence contre la femme, a souligné Imen Zahouani Houimel, ministre de la Femme, de la Famille et des Seniors.

Lors d’une conférence de presse tenue mardi à Tunis pour annoncer le lancement de la campagne des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre (du 25 novembre au 10 décembre 2020), la ministre a signalé que ce chiffre s’est multiplié par 7 au cours de cette année et ce, en raison de la pandémie de COVID-19 et du confinement.

Dans ce contexte, elle a fait remarquer que les actes de violence contre les femmes, les enfants et les personnes âgées continuent d’augmenter malgré la batterie de mesures juridiques mise en place.

La ministre a fait savoir qu’entre 2017 et 2019, le numéro vert 1899 recevait 3500 signalements de violence contre la femme par an.

A cet effet, le ministère a lancé un autre numéro vert 1809 pour la prise en charge des victimes de violence qui a reçu à ce jour 4 700 appels dont 500 provenant d’enfants.

Par ailleurs, elle a signalé que le ministère travaille en partenariat avec les autres départements pour mettre en œuvre la loi 58 de 2017 et organiser des actions et des programmes visant la lutte contre la violence à l’égard des femmes.

Dans ce sens, la ministre a indiqué que le ministère de l’intérieur a créé 128 unités spécialisées dans la lutte contre la violence à l’égard des femmes qui ont reçu 65 000 plaintes en 2019 dont 3 370 ont été soumises au ministère de la justice. 2 500 affaires étaient liées à la violence conjugale. Quant au ministère de l’éducation, il a enregistré en 2019 environ 13 000 plaintes dont 800 sont liées à la violence scolaire.

La ministre a estimé que la Tunisie n’est pas encore parvenue à atteindre les résultats escomptés en matière de lutte contre la violence à l’égard des femmes et ce, en raison de plusieurs facteurs dont la mentalité patriarcale, le mode de vie, les difficultés économiques et sociales et le manque de ressources financières et humaines outre la faible coordination.

A noter que la campagne des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre, qui démarrera demain, comportera une série d’activités, d’ateliers et de conférences en ligne visant à sensibiliser les familles à l’importance de dénoncer et de lutter contre la violence à l’égard des femmes.