L’Association tunisienne de soutien des minorités (ATSM) a organisé, samedi, un séminaire, à Tunis, sous le thème ” La position des différentes religions concernant la critique de la pensée religieuse “, en présence de représentants de différentes religions.Les participants ont souligné dans leurs interventions l’importance du dialogue entre les religions pour dissiper tout malentendu éventuel entre les fidèles des différentes religions et l’impératif de consacrer les principes de tolérance de manière à bannir l’extrémisme, la violence et l’esprit fermé.

Dans son intervention, Slaheddine Jourchi, journaliste et analyste politique, a mis l’accent sur l’importance de l’esprit critique pour parvenir à une croyance profonde et saine.Il a, en outre, souligné l’importance de se poser des questions sur les finalités et les objectifs de la religion sur certaines questions, particulièrement en ce qui concerne les libertés individuelles, telles que le mariage du musulman avec une non-musulmane ou le mariage de la musulmane avec un non-musulman, ou encore le choix des individus de se convertir à une religion.

Pour lui, il faut opter pour la raison sur tous les sujets et éviter l’intolérance qui conduit, souvent, à l’extrémisme et à la violence sous toutes ses formes pouvant même être mortelles.

De son côté, le président de l’association Dar Dhekra, Jacob Lellouche, un Tunisien de confession juive, a mis en avant l’importance de l’art dans la vie humaine. Selon lui, la critique de la pensée religieuse est possible mais sans offense ou atteinte à la dignité des fidèles. Il faut respecter toutes les religions et les croyances malgré les différences, a-t-il insisté.

Pour sa part, Père Silvio Moreno, Vicaire de la Cathédrale de Tunis, a évoqué la Constitution tunisienne qui garantit la liberté de croyance et le libre exercice des cultes, estimant que le problème réside dans la mentalité de la majorité des citoyens qui refusent l’ouverture aux autres religions.Il a, dans ce contexte, appelé à instaurer la culture de la coexistence pacifique et au respect de la différence.

Le Pasteur Eglise Réformée de Tunisie, William Brown, a quant à lui, mis en exergue l’importance accordée par l’église protestante à la critique de la pensée religieuse qui estime que la religion devrait être adaptée à l’époque, notamment aux lois en vigueur, afin qu’elle ne se transforme pas en un moyen de pression à caractère religieux.