Le chef du gouvernement, Hichem Mechichi a donné, vendredi, le coup d’envoi du programme national de parentalité positive, qu’il a qualifié de “tournant important” dans le système familial, l’un des fondement de base des politiques sociales de l’Etat, a-t-il dit.

Mechichi, qui présidait l’ouverture d’un colloque national consacré à la présentation des résultats de l’étude relative aux connaissances, aux capacités et à l’interaction des parents avec leurs enfants au cours de la petite enfance organisé à l’occasion de la célébration de la Journée nationale de l’enfance, a annoncé la création du Conseil supérieur pour le développement de l’enfance qui est un conseil consultatif qui sera représenté au plus haut niveau pour se concerter sur les stratégies relatives à l’enfance.

Il a indiqué que les résultats de l’étude sur l’interaction des parents avec leurs enfants au cours de la petite enfance ont montré les connaissances limitées des parents en Tunisie en matière de soins de santé pendant la période de la petite enfance et leur faible conscience de l’importance de cet âge dans la formation de la personnalité de l’enfant en plus de l’augmentation du niveau de violence dans leurs relations quotidiennes avec eux.

Le chef du gouvernement a mis l’accent sur l’importance que la Tunisie accorde au secteur de l’enfance, soulignant l’arsenal législatif et juridique dont dispose le pays dans ce domaine, en plus de la ratification de nombreuses conventions internationales relatives à l’enfance.

Il a, cependant, reconnu que malgré l’importance des efforts déployés pour promouvoir la situation de la famille et de l’enfant et des résultats enregistrés, ils reste encore beaucoup à faire pour consolider la législation, les mécanismes et les établissements dans ce domaine, tout en œuvrant à renforcer la coopération avec les organisations internationales spécialisées, en particulier l’UNICEF.

Pour sa part, la Ministre de la femme et de la famille a déclaré que l’objectif du programme national de parentalité positive est de sensibiliser davantage les parents à la nécessité d’acquérir des connaissances et des aptitudes pédagogiques basées, d’une part, sur le respect des droits de l’enfant et le développement de ses compétences et sur la consolidation des liens étroits qui unissent l’enfant à ses parents.

Elle a ajouté que, sur la base des résultats de cette étude, le ministère a entrepris, dans le cadre d’une approche participative multisectorielle, la perception générale et les axes majeurs du programme de parentalité positive dans quatre sites pilotes (Melassine – Balta, Bouaouène – Hafouz – Médenine) comme une première étape en attendant la généralisation du programme.

Elle a souligné que malgré les acquis réalisés au profit de l’enfance depuis l’indépendance, un grand nombre d’enfants vivent dans des conditions difficiles dans plusieurs régions du pays, ajoutant que selon les statistiques, 80% des enfants ont été exposés à la violence, ce qui, constitue, a-t-elle dit, est un indicateur dangereux qui nécessite l’élaboration d’une vision globale pour lutter contre tous les phénomènes sociaux qui menacent l’enfance.

Elle a ajouté que le ministère a entrepris, en partenariat avec ses partenaires, les organisations de la société civile et le secteur privé et avec l’appui de l’UNICEF, la mise en œuvre de la Stratégie nationale multisectorielle pour le développement de la petite enfance (2017-2025), dont toutes les composantes ont été approuvées lors d’un conseil ministériel tenu en août 2018.

Les axes les plus importants de cette stratégie consistent dans la généralisation de l’accès aux services de développement de la petite enfance à travers plusieurs programmes tels que la création d’espaces publics pour la petite enfance dans les zones prioritaires et la réouverture des jardins d’enfants municipaux. Il s’agit, en outre, de permettre à 10 mille enfants issus de familles démunies de s’inscrire dans des jardins d’enfants.

En outre, trois centres pilotes pour le développement de la petite enfance ont été créés en coopération avec l’UNICEF, dans le cadre d’une expérience pilote, qui sera généralisée ultérieurement, a-t-elle, dit.

Pour sa part, la directrice du Bureau de l’UNICEF en Tunisie, Marilina Vivian, a déclaré que la pandémie du coronavirus a démontré qu’en période de crise, il est important que les gouvernements mettent en place des approches de soutien pour les parents et les prestataires de services de santé qui doivent être globales et durables pour assurer un cadre approprié pour les enfants parallèlement à l’engagement du secteur privé et de la société civile à consacrer cette approche.