Le directeur général de l’enfance au ministère de la Femme, de la Famille et des Seniors, Chokri Maatoug, a indiqué que le département à finalisé l’élaboration d’un projet d’arrêté pour l’amendement du cahier des charges relatif à la création des jardins d’enfants, et ce après concertation avec les parties compétentes.

Cité dans une déclaration faite dimanche 1er novembre à l’agence TAP, Maatoug a précisé que l’idée d’introduire des amendements au cahier des charges relatif aux jardins d’enfants intervient après le constat de dépassements commis dans plusieurs établissements entraînant dans des cas la mort d’enfants pour négligence ou omission.

Le but étant, selon lui, de revoir le système de prise en charge éducative de manière à assurer la sécurité et la protection psychologique des enfants et à renforcer la confiance entre la famille et l’institution éducative.

La révision du cahier des charges relatif aux jardins d’enfants s’impose également, selon Maatoug, au vu de la détérioration des services dans ces structures éducatives pour cause de non-spécialisation du personnel assurant l’encadrement des enfants.

Il a indiqué dans ce sens que 50% du personnel des jardins d’enfants n’ont reçu aucune formation spécifique dans la pédagogie et l’accompagnement de l’enfant en phase préscolaire ni encore en matière d’animation sociale éducative qui exige un parcours scientifiques précis.

Le ministère de la femme, a-t-il souligné, n’a ménagé aucun effort pour lutter contre la prolifération des espaces anarchiques ayant causé beaucoup de torts à l’enfance et à la représentation de ces structures éducatives en tant qu’institutions favorisant le développement psychologique de l’enfant (aspects cognitifs, affectifs et sociaux).

Au moins 317 espaces anarchiques ont été ainsi recensés par le ministère en 2020 contre 1050 en 2015, a-t-il dit.

D’où l’impératif, selon le directeur général de l’enfance, d’inclure de nouvelles mesures au cahier des charges garantissant une protection maximale des enfants.

Parmi ces mesures, l’installation de caméras de surveillance dans l’entrée principale et dans les halls des jardins d’enfants ainsi que l’exigence pour les directeurs de ces établissements et le personnel éducatif d’obtenir un certificat de formation de base aux premiers secours.

Il s’agit également de garantir une meilleure qualité de services en faveur de toutes les catégories d’enfants sans discrimination: les enfants à besoins spécifiques devront ainsi bénéficier des services des jardins d’enfants.

Le nouveau projet qui sera soumis à la présidence du gouvernement au courant de la semaine, prévoit des mesures préventives en faveur des enfants dans la majorité des articles qui seront modifiés, notamment les articles figurant dans le deuxième chapitre qui concerne les conditions et les critères requis pour la création des jardins d’enfants.

Rappelons que le cahier des charges régissant la création des jardins d’enfants promulgué en 2003, constitue le seul cadre juridique pour l’investissement dans ce secteur.

La Tunisie compte actuellement 5754 jardins d’enfants qui se répartissent entre 5416 établissements privés et 338 établissements publics, avec un taux de couverture de 45% pour les enfants âgés de 3 à 5 ans.