Les start up labellisées ont généré un chiffre d’affaires cumulé, en 2019, de 66 millions de dinars, dont 72% est réalisé sur le marché tunisien, selon le rapport annuel du Start up Act en Tunisie 2019-2020 qui vient de paraître.

Sur 416 candidatures déposées, 248 labels ont été octroyés, soit un taux d’acceptation de 70%, selon ce rapport d’activité qui retrace les principaux faits marquants et les indicateurs clés relatifs à l’activité du Start up Act durant la période qui s’étale d’avril 2019 à avril 2020.

Plus d’un tiers de ces startups (38%) n’ont pas réalisé de chiffre d’affaires sur 2019, tandis qu’environ un tiers (32%) ont réalisé un chiffre d’affaires inférieur à 100 mille dinars.

L’ensemble des 248 start up labellisées emploient 2 829 personnes jusqu’en avril 2020, y compris les fondateurs, avec une moyenne de 11 personnes par startup. Le tiers de ces emplois ont été quasiment créés durant la première année de la Start up, et 4 emplois sur 10 dans les start up labellisées sont déclarés comme effectif féminin.

En effet, le label Start up est un label de mérite accordé à toute société de droit tunisien qui respecte les critères de labellisation.

Répartition géographique et secteurs d’activités

La population des start up labélisées est âgée, en moyenne, de 2 ans et demi et 75% du total sont âgées de moins de 3 ans.

La répartition géographique fait ressortir que les trois quarts des start up labellisées sont concentrées dans le Grand Tunis (75,4%), le centre-est (10,5%), le nord (5,2%), le sud-est (3,7%), le nord-est (2%), centre-ouest (2%) et Sud-ouest (1,2%).

Elles couvrent un large spectre de secteurs d’activité. Les 3 premiers secteurs (business software & services, marketplace, EdTech) représentent plus du tiers de la population analysée et les 10 premiers secteurs d’activité accaparent 85% du nombre total de start up labellisées.

Il s’agit du Business Software & Services (12,1%), Marketplace (10,9%), EdTech (10,9%), Fintech (9,7%), créative industries (8,9%) et Health tech (8,9%), Internet des objets (7,7%), intelligence artificielle (6,9%).

Une vingtaine des start up labellisées sont internationales. Le rapport définit une start up internationale comme étant une start up tunisienne ayant créé des filiales à l’étranger ou une start up étrangère ayant ouvert une filiale en Tunisie. Dans ce cadre, 6 start up tunisiennes ont créé une implantation internationale et ont huit filiales à l’étranger dont la moitié en Europe (50%), et le reste réparti entre la région MENA (25%) et l’Afrique subsaharienne (25%).

Profil et niveau des fondateurs

Le profil des fondateurs analysés (549 personnes) révèle que 52,3% d’entre eux sont âgés entre 20 et 34 ans, 43,4% entre 35 et 49 ans, 3,6% sont âgés entre 50 et 65 ans et 0,7% sont âgés de plus de 65 ans.

Pour ce qui est du niveau d’éducation, ils sont relativement bien éduqués avec plus de 70% ayant un niveau BAC+5 et plus.

En outre, près de 9% des fondateurs détiennent un diplôme de doctorat, 1,1% ont uniquement le baccalauréat, tandis que 0,6% se déclarent autodidactes. La majorité des fondateurs de start up labellisées est expérimentée avec près de 70% ayant plus de cinq ans d’expérience, 24% ont une expérience entre un et cinq ans et seuls 6% des fondateurs de start up labellisées sont des étudiants ou de nouveaux diplômés.

En Tunisie, les femmes startuppeuses commencent à gagner du terrain mais restent minoritaires. En moyenne, un quart des effectifs (28%) ont été constitués par des équipes mixtes (hommes et femmes).

En revanche, 4% des startups ont été fondées exclusivement, par des femmes (dont 62% sont des fondatrices individuelles) et 68% exclusivement, par des hommes (dont 15% sont des solo-fondateurs). Ceci démontre que la part relative des entreprises individuelles créées par les femmes est 4 fois plus élevée que dans le cas des entreprises individuelles créées par des hommes (15%).

Levée de fonds et sources de financement

Les 70 opérations de levées de fonds réalisées en 2019 en Tunisie ont été principalement faites sur des start up en phase early-stage. En effet, 64 de ces opérations (92%) ont été faites pour des montants inférieurs à 1 MDT.

Les fondateurs de start up en Tunisie s’appuient, aujourd’hui, majoritairement sur leurs épargnes personnelles ou l’appui familial pour le financement du capital de leurs entreprises. En effet, la voie de financement par Business angels, largement adoptée par les earlystage start up sur d’autres marchés, ne concerne que 11% des structures étudiées.