Le Groupe Tawhida Ben Cheikh (GTBC) appelle le chef du gouvernement désigné, Hichem Mechichi, à assumer son entière responsabilité dans le choix d’une personnalité compétente à la tête du ministère de la Santé, qui donne la priorité au secteur de la santé en général, et à la santé sexuelle et reproductive en particulier.

Dans un communiqué publié à l’occasion de la Fête nationale de la femme tunisienne, jeudi 13 août 2020, le GTBC, organisation féministe de défense des droits sexuels et reproductifs, exprime sa profonde préoccupation face à l’absence d’une vision claire, d’une stratégie et d’un programme national concernant les droits sexuels et reproductifs signalant un net déclin du rôle social de l’Etat.

Dans ce contexte, l’organisation appelle les autorités concernées à mettre en place un plan d’action d’urgence basé sur la continuité des services de santé sexuelle et reproductive et la mobilisation d’un budget et de moyens adéquats.

Il s’agit également de garantir la protection des femmes exposées au risque de violences et de prendre en charge les cas en conformité avec les textes de la loi organique relative à l’élimination des violences à l’égard des femmes et des filles.

Le GTBC rappelle que la société civile doit être associée à part entière afin de jouer un rôle clef dans l‘élaboration des mesures d’urgence et l’application des stratégies nationales.

” Nous affirmons que nous sommes attachés aux acquis de la Tunisie pour les droits humains et que nous sommes déterminés à poursuivre la lutte pour la réalisation de l’égalité des chances pour les femmes et les hommes, et ce en faisant progresser les droits et l’autonomisation des femmes dans tous les domaines “, ajoute le communiqué.

Le GTBC estime que la situation sanitaire en Tunisie ne cesse de se détériorer concernant les droits sexuels et reproductifs, notamment l’accès à la contraception et à l’avortement, outre l’incidence de la violence à l’égard des femmes.

“La Direction générale des droits de l’Homme du ministère de l’Intérieur a enregistré une multiplication par 9 des cas de violence contre les femmes pendant la période de confinement (22 mars / 4 mai 2020) suite à la propagation de la pandémie de la Covid-19”, note le communiqué.

Au cours de la même période, l’organisation dit avoir assisté à l’arrêt quasiment de la disponibilité et de l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive, en particulier pour la contraception et l’avortement.