La réunion mensuelle de l'”Economic policy dialogue”, organisée par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et la Banque mondiale (BM) et qui rassemble les représentants du secteur public et privé, a eu lieu lundi 22 juin 2020 à Tunis.

Au cours de la rencontre qui s’est déroulée à huis clos, les problématiques de différents secteurs, entre autres le tourisme, l’aéronautique, l’automobile, l’artisanat, les industries pharmaceutiques, les startups, l’agroalimentaire, l’agriculture et le textile-habillement, ont été posées ainsi que les recommandations pour y faire face.

Trois études ont été également présentées lors de cette réunion. Les deux premières études sont élaborées par la BM et l’Institut national de la statistique (INS) sur les impacts socioéconomiques de la Covid-19 sur les ménages durant la phase du début de confinement ciblé et la troisième porte sur les entreprises privées (les résultats préliminaires non encore achevés).

La troisième étude est préparée par le PNUD et le ministère tunisien du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale.

Présentée par Asma Bouraoui Khouja, team leader du département “croissance inclusive et développement humain” au PNUD, cette étude montre que le confinement décidé pour limiter la propagation de la pandémie COVID-19 risque d’engendrer une augmentation du taux de chômage à 21,6%, contre 15% actuellement, soit 274 500 chômeurs de plus pour 2020.

Par conséquent, le taux de pauvreté passerait à 19,2% contre 15,2% actuellement, soit 470 mille personnes de plus qui tombent sous le seuil de pauvreté monétaire (perte de revenu). C’est ainsi que la pauvreté multidimensionnelle (impacts de la perte de revenus sur les dépenses de base) passerait de 13,2% actuellement à 15,6%.

De son côté, le Représentant Résident du PNUD, Steve Utterwulghe a indiqué dans une déclaration, à l’Agence TAP, que les recommandations proposées aujourd’hui par les représentants du secteur privé rejoignent celles de la BM et du PNUD.

Il a ainsi rappelé les recommandations à moyen et long termes qui découlent de l’analyse réalisée par le PNUD, notamment celles relatives à la digitalisation, à l’intégration des aspects de l’économie sociale et solidaire et l’inclusion financière, espérant les voir être prises en compte par les autorités politiques ainsi que la société civile.