Les artistes et les acteurs culturels en Tunisie, sont plus que jamais engagés dans la défense de la diversité culturelle, une option universelle traduite par la célébration, le 21 mai de chaque année, de la Journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement.

Ceux-ci adoptaient et adoptent davantage, aujourd’hui, les valeurs de cette diversité en ce moment de crise du Covid-19 et du confinement sanitaire qui a contraint des milliards de Terriens à rester chez eux.

De cette orientation vers la diversité culturelle, est né le projet “Tfanen-Tunisie créative” qui promeut l’action culturelle et artistique dans toute sa diversité. Arts plastiques, littérature, patrimoine, musique et cinéma sont, ainsi, des secteurs largement présents sur le net, offrant une chance inestimable aux internautes pour découvrir, se divertir et connaître l’autre.

Dans sa déclaration officielle publiée à l’occasion de la Journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement, la commission de l’UE a rappelé les projets culturels des délégation de l’UE à travers le monde dont celui de “Tfanen Tunisie Créative”.

Ce programme unique dédié à la Tunisie est financé par l’UE. Il est mis en oeuvre par le British Council en collaboration avec le réseau EUNIC (Instituts Culturels Nationaux de l’Union Européenne).

Il s’agit d’un partenariat entre la Tunisie et ses partenaires de la rive nord de la Méditerranée, un exemple phare et une expérience qui renseigne sur le sérieux d’un tel projet de dialogue interculturel. “Un budget total de 9.7 millions d’euros a été alloué pour la mise en œuvre de ce programme bilatéral sur la période 2016-2021 et pour toutes les activités du programme”, apprend-t-on du site officiel du projet.

Les responsables du projet réitèrent, à l’occasion de la Journée mondiale de la diversité culturelle, leur soutien pour le renforcement du secteur culturel en Tunisie et rappellent ses objectifs du qui ciblent la promotion de la diversité culturelle tunisienne et l’accès à la culture soutiennent la liberté d’expression et la créativité des jeunes générations.

En cette période de crise, plusieurs manifestations culturelles et artistiques en ligne sont soutenues par “Tfanen Tunisie Créative” et mises en œuvre par des institutions tunisiennes du secteur culturel, public et privé.

Parmi ces projets qui accompagnent les Tunisiens en confinement, “Falem_Fi_Darek” (Fais des films chez toi) organisée par le projet “Cinéma Fi 7oumetna” (Cinéma dans notre quartier) de la Fédération Tunisienne des Ciné-Clubs et “Glow Project” (est un des 19 projets artistiques maturés dans les résidences artistiques du programme d’incubation ACT NOW piloté par le Centre Culturel International de Hammamet).

Côté patrimoine immatériel, une vidéo montrant des femmes qui racontent la préparation d”El Oula” l’une des traditions les plus populaires de la région du Kef, et dans toute la Tunisie-, réalisée par le projet “Siccaveneria” piloté par l’association “Culture et développement”.

L’action culturelle et artistique qui est de plus en plus ancrée dans la diversité, le dialogue et le développement rejoint les objectifs et les valeurs universelles essentiellement véhiculées par l’UNESCO, comme étant l’institution onusienne qui œuvre en faveur de la Culture.

Message de l’UNESCO

Dans son message à l’occasion de la Journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement 2020, Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO annonce un événement qui intervient “cette année, dans une période d’incertitude et d’inquiétude”. Elle rappelle que “la fermeture de l’espace public, des institutions culturelles, des salles de spectacles et de concerts a conduit, pour beaucoup, à la contraction de l’espace culturel et au repli vers l’intime”.

Même si la situation est actuellement peu rassurante, la responsable de l’UNESCO estime que “les moyens techniques dont nous disposons aujourd’hui permettent, pour ceux qui ont la chance de pouvoir en bénéficier, de compenser l’étroitesse des espaces confinés”. Elle évoque “ces initiatives qui réinvestissaient les pratiques culturelles à travers le monde” et appelle à agir rapidement afin de “protéger cette diversité avant qu’elle se tarisse”.

Cet appel rejoint une réalité propre à la Tunisie où les produits culturels sont devenus de plus en plus présents en ligne pour des internautes qui d’habitude n’avaient forcément pas accès à la Culture qui se pratiquait dans des cercles restreints non accessibles à tous.

Les webinaires ont fleuris sur le net créant une interaction sans précédent entre professionnels du secteur des arts et de la culture, les institutions publiques et privées et le public afin de repenser collectivement la pratique culturelle à l’heure de la crise et au-delà.

Les institutions culturelles en Tunisie se déploient, chacune à sa manière et par les moyens disponibles pour présenter un produit culturel à l’intention de leurs abonnés virtuels.

Une nouvelle conscience est née autour d’un secteur initialement en difficultés et qui est d’ailleurs parmi les plus touchés par la crise.