Le président-directeur général de la Pharmacie centrale, Khalil Ammous, indique que le déficit de liquidité de l’entreprise a atteint un niveau record, ce qui menace sérieusement sa pérennité.

Le montant des dettes fournisseurs s’élève à 621 millions de dinars à fin mars 2020, a-t-il révélé au cours d’une séance d’audition devant la Commission de la santé et des affaires sociales de l’Assemblée des représentants du peuple, lundi 4 mai 2020, consacrée à la situation de la Pharmacie centrale et au plan relatif à l’approvisionnement du secteur de la santé en équipements médicaux et de prévention.

Ammous expliquera que la Pharmacie centrale est, aujourd’hui, incapable de faire face à une grande partie de ses engagements financiers envers ses fournisseurs, en particulier étrangers, malgré son recours, à plusieurs reprises, à des crédits bancaires pour combler son besoin de liquidité.

“Ce manque de liquidité résulte du retard de règlement de ses clients publics”, a-t-il précisé.

Il a fait savoir que les engagements financiers de la Pharmacie centrale auprès des banques sont estimés à plus de 273 millions de dinars jusqu’à fin mars 2020.

Selon lui, cette situation est due à plusieurs facteurs, dont principalement l’augmentation de la dette du secteur public envers la Pharmacie centrale. Celle-ci est passée de 315 MDT, en décembre 2015, à 1,050 milliard de dinars au 31 mars 2020.

La Pharmacie centrale, a-t-il ajouté, supporte annuellement le coût de la subvention des médicaments importés et destinés au secteur privé, laquelle qui s’est élevée à 254 MDt en 2019, contre 139 MDT en 2017.

Pour surmonter toutes ces difficultés, le P-dg de la Pharmacie centrale a fait plusieurs propositions qui se résument notamment en la récupération des créances de la Pharmacie centrale auprès de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) et des hôpitaux publics.

L’Etat, a-t-il ajouté, devrait examiner la possibilité de prendre en charge le montant des subventions et réviser le système des subventions et le prix des médicaments.

Il a, aussi, proposé l’obtention d’un crédit bancaire avec la garantie de l’Etat d’un montant de 450 MD, le paiement régulier et mensuel de la Pharmacie centrale par la CNAM et les hôpitaux pour un montant de 65 MD, outre la prise en charge financière par la CNAM.

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