Depuis mars dernier, date de l’entrée en vigueur du confinement total, l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC) a reçu 5 mille signalements sur des suspicions de corruption, abus de pouvoir et transgression des mesures préventives. C’est ce qu’a déclaré Faouzi Chemengui, conseiller juridique de l’instance, qui ajoute que dix dossiers ont été transférés à la justice.

Chemengui a indiqué que 70% des dossiers de signalement portent sur des infractions économiques comme la spéculation, l’augmentation et la dissimulation des prix, l’arnaque sur le poids des produits achetés.

20% des infractions concernent le non respect du confinement, alors que le reste (10%) se rapporte à des cas d’abus de pouvoir reprochés à certaines parties (Omdas, délégués, agents et autres corps), a-t-il poursuivi.

Ces pratiques illicites consistent en la remise d’autorisation de déplacement et d’octroi des subventions sociales en contrepartie d’une somme d’argent ou à des personnes non concernées par ces aides. Certaines parties ont même marchandé avec les citoyens, les agriculteurs en particulier, sur l’octroi d’autorisations.

Les signalements envoyés à l’INLUCC révèlent, selon Chemengui, la connivence entre certains responsables administratifs et des spéculateurs et des contrebandiers qui cherchent à faire sortir les marchandises à l’étranger.

Dans ses communiqués publiés quotidiennement, l’INLUCC a alerté contre les pratiques illicites de certains Omdas. L’Instance avait pointé un Omda à l’Ariana qui a reçu des citoyens des pots-de-vin afin de les inscrire sur la liste des bénéficiaires des aides sociales.

A Jelma, dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, un autre Omda a mis la main sur des quantités de semoule pour les besoins de sa boulangerie. Mêmes pratiques signalés par les citoyens à Sfax et Tozeur.