Guerre médicale mondiale contre le coronavirus. Le mot est lancé et il n’est pas au figure.

Avis aux médecins tunisiens qui doivent suivre ces essais cliniques européens avec la plus grande attention.

Frappée de plein fouet, l’Europe mobilise sa gigantesque machine derecherche afin trouver un ou des traitements contre le cororonavirus.

Il est notamment annoncé le lancement d’un vaste essai clinique de quatre traitements expérimentaux contre le coronavirus sur plusieurs patients européens, 3 200 au total… “Les molécules testées ont toutes montré une certaine activité sur le SARS-CoV-2 in vitro”, écrit le site web charentelibre.fr.

Notre sourse explique l’espoir attendu et comment va se dérouler les essais cliniques.

La méthodologie. L’essai Discovery, lancé dimanche 22 mars 2020, doit inclure 3.200 patients européens en France, en Belgique, aux Pays-Bas, au Luxembourg, au Royaume-Uni, en Allemagne et en Espagne – et peut-être d’autres pays. Chaque patient inclus se voit allouer un des quatre traitements thérapeutiques testés de manière aléatoire, après une randomisation informatique – ce n’est pas le médecin qui choisit.

Le Pr Florence Ader, infectiologue à l’hôpital de la Croix-Rousse au CHU de Lyon, qui pilote le projet, explique: Les patients concernés sont éligibles à l’essai les patients hospitalisés, dans les services de maladies infectieuses et de réanimation. Il s’agit de malades présentant des signes respiratoires, notamment la pneumonie, et/ou ayant besoin d’un support d’oxygène.

En outre, on indique que les molécules testées doivent toujours allier deux compétences: efficacité et tolérance.

Voici les quatre médicaments en essai:

1/Le remdesivir
C’est un antiviral conçu initialement pour le virus Ebola mais « qui a un spectre d’action plus large », car il « interagit avec d’autres virus, et il est notamment capable de bloquer la réplication de ce nouveau coronavirus », souligne Bruno Lina. « On espère beaucoup dans cette molécule » car « les premiers résultats in vitro ont été très bons », dit-il.

2/ Le lopinavir en combinaison avec le ritonavir: il s’agit du « recyclage » d’un médicament contre le VIH, qui « consiste à bloquer la réplication du virus », selon le chercheur: «On s’est rendu compte que ça marche dans le tube à essai». Cette combinaison a déjà été testée en Chine, mais avec des résultats mitigés, notamment parce que beaucoup de malades «ont été inclus très tardivement, parfois au-delà du 10e jour de la maladie», selon le Pr Lina…

3/ La même combinaison lopinavir/ritonavir … associée à l’interféron bêta: cette association est jugée intéressante étant donné que la maladie Covid-19 comprend deux phases: une phase virologique, « pour laquelle on pense que les anti-viraux peuvent avoir un effet important », et une phase avec « un syndrome inflammatoire pouvant entraîner des dégradations au niveau pulmonaire, et on espère que l’interféron pourra bloquer ce processus inflammatoire », a expliqué le virologue.

4/ L’hydroxychloroquine
Ce quatrième traitement, cousin de la chloroquine, un anti-paludéen qui suscite des débats, n’était pas prévu. Il a été rajouté à la demande de l’OMS et de l’État français, explique-t-on.

Pourquoi l’hydroxychloroquine plutôt que la chloroquine? Les deux molécules agissent de la même manière, mais l’hydroxychloroquine présente moins de risque de toxicité.

En France, les premiers traitements ont démarré dimanche à l’hôpital Bichat à Paris et au CHU de Lyon. La sélection des hôpitaux se fait « en fonction de la cartographie de l’épidémie ».

La première évaluation clinique se passera au 15e jour du traitement, « donc dans les semaines qui viennent, on commencera à avoir de premiers résultats », prédit-elle.

Prions pour que ça marche… et surtout très vite.

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