Le coronavirus pourrait faire perdre 0,5% de croissance à l’économie tunisienne et toucherait plusieurs secteurs clés dont le tourisme, le transport aérien et maritime. C’est ce révèle une étude de l’Observatoire national de l’agriculture intitulée ” Impacts du Covid-19 sur l’évolution des produits agricoles en Tunisie “.

Les quatre scénarios envisagés

S’appuyant sur des études récentes menées par les experts Hakim Ben Hammouda et Mohamed Hédi Bechir, l’étude prévoit 4 scénarios possibles.

Le premier scénario (une situation sous contrôle) révèle un taux de croissance de l’ordre de 1,75% alors que le quatrième scénario (une situation hors de contrôle) prévoit une croissance de -1,86%.

D’après l’étude, la consommation locale pourrait baisser de 1,56% à 5,23%. C’est également le cas pour les exportations qui devraient connaître une baisse de 1,98% à 10,34%.

En ce qui concerne le marché local, l’Observatoire prévoit une baisse de la demande pour les produits agricoles frais notamment ceux à valeur ajoutée (poissons, viandes…).

Selon la même source, cette baisse serait due à la régression des activités liées au tourisme et à la restauration.

L’Observatoire met l’accent sur l’importance de suivre l’évolution de l’offre et de la demande au titre de la période venir, sachant, que les marchés locaux connaissent actuellement une abondance au niveau des fruits, légumes et poissons.

S’agissant des exportations, l’étude estime qu’en cas de maîtrise de la propagation du Covid-19, le marché tunisien de l’huile d’olive pourrait remplacer les marchés italiens et espagnols.

La demande pour les dattes connaîtra une baisse, indique l’étude, précisant que cette baisse sera accentuée par l’application des mesures liées aux restrictions du transport aérien dans certains marchés, notamment européens.

L’Observatoire prévoit des pertes au niveau des exportations de poisson de l’ordre de 652 tonnes, soit 13,3 millions de dinars (prix au premier trimestre 2019).

Les exportations de légumes baisseront considérablement, comme les tomates sauvages et certains produits géothermiques comme les cucurbitacées dont 50% sont destinés aux pays de l’Union européenne. Il est donc primordial, selon l’Observatoire, de prospecter de nouveaux marchés.