Lors de la crise des subprimes en 2008, lorsque Ben Bernanke (président de la Banque centrale américaine, FED) a décidé le déversement mensuel de près d’une centaine de milliards de liquidités dans l’économie et le maintien du principal taux directeur de la FED à un niveau proche de zéro tant que la croissance ne redémarre pas et que les anticipations d’inflation demeurent inférieures à 2,5%, ceci lui avait valu le surnom d’« Helicopter Ben», en référence à la métaphore de l’économiste ultra libéral Milton Friedman où des billets sont lâchés du ciel depuis un hélicoptère.

Avec le coronavirus, et sûrement sous la pression de Trump qui mise beaucoup sur l’économie pour sa réélection, la FED est allée encore plus loin que sous Ben Bernanke. Elle a tout simplement renoncé à annoncer des packages successifs de centaines de milliards d’injections de liquidités. Elle a annoncé qu’elle fournirait autant de liquidités que nécessaire, sans aucune limite.

Une Banque centrale qui fait une telle annonce, c’est comme une banque du quartier qui ouvrirait ses coffres, ou qui déciderait que ses distributeurs automatiques de billets offriraient de l’argent gratuitement.

Ainsi, pour faire sortir l’économie de la récession violente en perspective, la FED et le gouvernement de Trump ont fait sauter toutes les contraintes. C’est énorme et tout à fait inédit.