Réformer en temps de crise, c’est avoir à affronter des positions contrastées. Comment dès lors faire des choix ? A la classe politique d’aller vers une entente. Difficile, certes, mais salutaire pour le pays.

La démocratie est là pour la 2ème fois que le pays vit des élections présidentielles et législatives libres et transparentes. Dès lors comment inscrire la démocratie dans le long terme ? Là est le véritable défi. Le président de l’IACE rappelle que les élections n’ont pratiquement rien réglé, les problèmes persistent. Et cela pèse sur l’avenir de la transition.

Solennel, Taieb Bayahi laisse entendre qu’il y a péril en la demeure, on ne peut plus louvoyer, c’est-à-dire slalomer entre les difficultés sans engager des réformes de fond.

Dire la vérité et agir 

Taieb Bayahi appelle l’attention de tous sur les risques qu’on peut faire courir au pays si on vit dans le déni de la crise. Le moment contraint les dirigeants politiques à tenir le langage de la vérité et d’agir.

Les remèdes seront encore plus douloureux si on laisse les problèmes s’accumuler davantage. Par conséquent, il appelle le président de la République, le Parlement dans son ensemble, les partis et l’élite politique, ranger dans les placards leurs intérêts particuliers et à laisser de côté leurs calculs politiciens. La priorité est de privilégier l’intérêt général.

Réformer l’Etat

Par quoi commencer si l’on veut réformer l’Etat ? La réponse de Taieb Bayahi est sans appel : mettre au point une vision politique et économique de long terme, qui soit claire et qui suscite l’adhésion populaire. Et cette adhésion viendrait d’un effort de pédagogie pour expliquer les enjeux et justifier les réformes, et légitimer leurs retombées.

Dans cette perspective, les partenaires sociaux seraient enclins et motivés à travailler ensemble et à s’entendre autant sur les objectifs que sur la manière de conduire le changement.

A présent, l’heure est aux choix forts. Et le président de la l’IACE de rappeler cet adage populaire : « Après l’insouciance et l’égarement de l’ivresse, on doit faire face aux créanciers ».

Le moment est donc d’envoyer des signes forts à la communauté des investisseurs. Et il faut que ce soit un choix national autonome et souverain.

Il sous-entend que si on ne lance pas le train des réformes par notre choix propre, il pourrait être dicté de l’extérieur.  Taieb Bayahi a recours à un verset du coran pour justifier sa position : « Il nous revient par notre propre fait de nous convaincre du bien-fondé d’améliorer notre situation ».

La voie est toute tracée, le moment plaide pour un Etat solide, bien géré, efficace et fort. Il y va de notre indépendance et de notre souveraineté. Et à la clé, on aidera la collectivité nationale à se mettre sur la voie de la richesse, de l’emploi et de la dignité.

AA