La zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) n’est pas suffisante pour promouvoir le développement économique et l’intégration régionale des pays africains. Elle devrait être accompagnée d’une transformation économique structurelle. C’est en tout cas ce qu’a indiqué la directrice générale de la coopération multilatérale au ministère tunisien du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, Kalthoum Hamzaoui, lors de l’ouverture de la 34ème réunion du Comité intergouvernemental des hauts fonctionnaires et experts pour l’Afrique du Nord, qui se tient du 25 au 28 novembre 2019 à Assouan (Egypte).

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Selon Hamzaoui, les pays africains sont appelés à relever plusieurs défis pour intensifier les investissements intra-africains.

Il faut promouvoir, selon elle, des marchés de capitaux nationaux et régionaux dynamiques pour mobiliser l’épargne et avoir la conviction que les opportunités de la ZLECA dépassent les craintes au sujet de la perte des recettes et d’emplois.

Et d’avancer que les pays du continent africain doivent améliorer la compétitivité des produits industriels et accroître le taux de diversification des économies africaines pour stimuler l’emploi.

De son côté, le vice-ministre égyptien de la Planification, du Suivi et de la Réforme administrative, Ahmed Kamal, a souligné que pour mieux bénéficier des accords, tel que celui de la ZLECA, les pays africains doivent avoir des indicateurs économiques de base solides, investir davantage dans le capital humain et associer activement le secteur privé dans les investissements d’infrastructure.

La ZLECA, entrée formellement en vigueur le 30 mai 2019, vise à réduire les barrières tarifaires et non-tarifaires au commerce, à encourager l’ouverture des marchés et la facilitation du commerce ainsi qu’à harmoniser les règles de commerce à travers le continent africain.

Elle constitue la plus grande zone de libre-échange au monde depuis la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), couvrant un marché potentiel de 1,2 milliard de consommateurs pour un produit intérieur brut (PIB) cumulé de plus de 2 500 milliards de dollars.

Selon la Commission économique pour l’Afrique (CEA), une fois mise en place, la ZLECA pemettra une forte augmentation du commerce intra-africain avec une augmentation de plus de 60% des échanges intérieurs du continent (soit plus de 42 milliards de dollars en volume) qui toucherait particulièrement les produits transformés à grande valeur ajoutée.

Pour l’Afrique du Nord, la CEA estime que la ZLECA, associée à la mise en place de mesures de facilitation des échanges, pourrait susciter une augmentation du commerce industriel sous-régional d’environ 70%.