Pour concevoir les solutions adaptées aux problèmes des villes africaines, les startups du continent ont besoin d’un environnement propice, d’investissements et d’accompagnement.

Le premier est du ressort des Etats. Or, les Etats, ce n’est pas un secret, il faut les pousser, surtout en Afrique, pour les faire bouger. C’est ce que s’efforce de faire Smart Africa, créé par Transform Africa Summit pour être le maître d’œuvre de sa stratégie.

Convaincue qu’un marché unique est l’unique moyen pour le continent de se faire une place au soleil dans le monde naissant du digital, cette alliance œuvre à «harmoniser les politiques et les réglementations, et à créer l’environnement adéquat».

«Les gouvernements africains devraient comprendre l’importance de développer des politiques destinées à soutenir les entrepreneurs et les soutiens des entrepreneurs», recommande de son côté Baybars Altuntas, président du World Business Angels Investment Forum (WBAIF). Car cela leur permettra de tirer profit du savoir-faire, des réseaux et du mentoring de ces investisseurs.

Or, convaincre les business angels est plus simple à dire qu’à faire, tant pour les Etats que pour les startuppers. Baybars Altuntas considère que pour y arriver il leur faut répondre de manière convaincante à une question clef : “pourquoi un investisseur, britannique par exemple, accepterait-il d’envisager investir dans une startup sénégalaise au lieu d’une britannique ?“

D’après Thibault Verbiest, fondateur en 2000 d’Ulys, le premier cabinet d’avocats spécialisé en droit du numérique, «le flux d’investissements et de capital en Afrique n’est pas le problème». De fait, 100 milliards de dollars d’investissements y seront déployés au cours des prochaines années, dans les technologies digitales, affirme cet avocat. Pour qui la véritable question est de savoir si les conditions permettant le déploiement de cet argent sont en place. En particulier, Thibaut Verbiest juge nécessaire, pour favoriser ce flux, qu’il y ait «plus de cohésion et de collaboration entre gouvernements et startups».

Philippe Ben Moussa, directeur de l’innovation au sein de Deloitte, l’un des quatre plus importants cabinets d’audit et de conseil au monde, confirme : «Il faut créer une articulation, un momentum entre les stratégies des bailleurs de fonds, des Etats et les startups». Car, selon lui, on arrive à aider les startups à se déclarer et à «prospérer dans l’écosystème, lorsqu’on arrive à articuler une envie de transformation et une stratégie de transformation d’un pays, d’un continent», avec l’action des différents autres acteurs.

Bonne nouvelle : Afric’Up s’est achevée sur une initiative qui incite à l’optimisme en ce qui concerne l’engagement des Etats africains à faire le nécessaire pour réussir leur grand bond digital en avant. Cinq d’entre eux –Tunisie, Djibouti, Tchad, Burkina Faso et République Démocratique du Congo- ont décidé de participer au financement de Bloc Smart Africa, un fonds de capital-risque de 100 millions d’euros, mis sur pied par Smart Africa et la plateforme d’investissement Bamboo Capital Partners.

M.M.

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