Au vu de la dynamique de l’inflation et des évolutions économiques récentes, les projections à moyen terme de l’inflation ont été légèrement revues à la baisse pour la période 2019-2021.

Elles tablent désormais sur une progression annuelle de l’indice général des prix à la consommation de 6,8% en 2019, 6,1% en 2020 et 5,7% en 2021 (Cf. Tab 3)

Par principale composante, l’inflation des produits à prix administrés devrait se maintenir à des niveaux relativement élevés comparativement à son niveau de long terme, à cause des pressions à la hausse des prix de l’énergie et des tarifs publics.

Quant aux produits alimentaires frais, la décélération récente du rythme de progression des prix devrait se poursuivre graduellement durant les deux années à venir, après avoir atteint des niveaux historiquement élevés depuis 2018 (dépassant 8% en moyenne annuelle).

La détente de l’inflation des produits alimentaires frais serait soutenue notamment par le renforcement de la production agricole et de l’approvisionnement du marché local. Les prévisions tablent sur une hausse des prix des produits frais de 8,4% en 2019 avant de revenir à 6% en 2020 et 5,5% en 2021.

L’inflation sous-jacente, mesurée par l’indice des prix à la consommation « hors produits alimentaires frais et produits à prix administrés », devrait poursuivre sa décélération graduelle, favorisée par l’orientation restrictive de la politique monétaire et l’appréciation du taux de change du dinar.

Néanmoins, cette trajectoire dés-inflationniste pourrait être entravée par la matérialisation de plusieurs facteurs inflationnistes importants, tels que les augmentations des salaires et les pressions sur la balance des paiements.

Après avoir atteint un record de 8,2% en 2018, l’inflation sous-jacente serait de l’ordre de 7,3% en moyenne, en 2019 et de 6,8% aussi bien pour 2020 que pour 2021.

Au vu de ces évolutions, la Banque centrale resterait regardante quant à l’évolution de l’inflation au cours de la période à venir, et ne ménagerait aucun effort pour assurer sa convergence vers des niveaux soutenables, en usant de tous les instruments à sa disposition.

Faut-il préciser, à cet égard, que la Banque centrale a constamment œuvré, au cours de ces dernières années, à la stabilisation des fondamentaux de l’économie et la préservation des équilibres macroéconomiques et qu’il est impératif, pour la période à venir et compte tenu de la délicatesse de la situation par laquelle passe le pays, de mener les réformes structurelles qui s’imposent afin de renouer avec l’investissement et de relever le potentiel à des niveaux permettant de sortir l’économie de la trappe de faible croissance.