La ministre de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Seniors, Naziha Laabidi, appelle à adopter le principe de la parité homme-femme dans le prochain gouvernement, estimant toutefois que la société civile n’a pas joué son rôle dans la consolidation de la présence de la femme sur la scène politique et dans les postes de responsabilité.

Dans une déclaration aux médias en marge de la réunion, lundi 4 novembre au siège du Centre de recherche, d’études, de documentation et d’information sur la femme (CREDIF), du Conseil des pairs pour l’égalité des chances hommes-femmes, Laabidi a déploré la faible participation de la femme à la vie politique malgré l’existence d’une loi incriminant la violence politique contre les femmes (loi n° 2017-58).

A cet égard, la ministre a souligné que la représentativité de la femme à l’Assemblée des représentants du peuple a diminué, passant de 36% en 2014 à 23% en 2019. Il en est de même pour les femmes tête de liste dont le nombre a baissé de 6%, déplore-t-elle.

Elle a, également, évoqué les écarts relevés entre les circonscriptions électorales au niveau de la participation de la femme aux élections législatives de 2019. Selon la ministre, la femme a, en effet, obtenu le plus grand nombre de sièges dans les gouvernorats du nord-est et du centre-est (30%) contre 7% dans les gouvernorats du sud.

Le conseil des pairs a examiné lors de cette réunion, la 6ème depuis sa création en 2016, tenue en présence de représentants des divers ministères et des acteurs de la société civile, un rapport sur la participation de la femme aux échéances électorales de 2019.

Le rapport a souligné que le renforcement de l’accès des femmes aux postes de décisions demeure tributaire non seulement de la réalisation d’un bond qualitatif au niveau de la représentation quantitative de la femme mais aussi de l’intégration des questions relatives aux femmes dans tous les efforts de développement et les politiques générales.

Selon le même document, les femmes ont remporté, lors des dernières élections législatives, 55 sièges sur un total de 217 sièges répartis sur 32 circonscriptions électorales, soit 23% des sièges uniquement.

Dans les circonscriptions électorales à l’étranger, les femmes ont obtenu 5 sièges soit la moitié du nombre total des sièges consacrés aux tunisiens à l’étranger. Ces résultats sont conformes au principe de parité homme-femme, selon la même source.