Afif Kchouk, président de l’Observatoire du tourisme, PDG de la société MAP, et professionnel touristique de son état, plaide pour un grand ministère du Tourisme en Tunisie eu égard à son poids économique et culturel dans notre pays.

Il l’exprime dans la tribune ci-dessous.

Branle-bas de combat pour la formation du nouveau gouvernement, alors que les résultats finaux n’ont pas été encore proclamés, que la nouvelle ARP ne s’est pas encore réunie et que le président de la République n’a pas encore désigné le chef de gouvernement.

Ce comportement n’a rien d’étonnant, émanant d’une classe politique désœuvrée qui n’a pas retenu les leçons des élections. Le sujet quotidien d’actualité est celui de la répartition des portefeuilles ministériels. Non, rien n’a changé.

Qui se soucie de l’économie ? Qui propose des solutions pour sauver la CPG et Tunisair (à titre indicatif) ? Pour résoudre le problème de l’endettement hôtelier ? Pour pallier à la pénurie du lait ? Pour ne plus importer de pommes de terre ?

Tant que les gouvernants de ce pays feront passer le politique avant l’économique, rien ne marchera. Quand l’économie va, tout va ; et plus personne ne s’occupera de politique. Pour améliorer le niveau de vie du citoyen et son pouvoir d’achat, il faut une économie prospère.

Venons au tourisme ! Tant que les politiques n’en voient que les recettes en devises, ils font fausse route. Le tourisme fait vivre plus de 25% du peuple tunisien. Il fait travailler plus de 30% des employés de ce pays. C’est lui qui fait le plus pour son image dans le monde.

A lui seul, le tourisme peut résoudre la majorité des problèmes économiques et sociaux de ce pays : augmenter la production locale et la consommer, résorber le chômage, contribuer à la propreté des villes, instaurer un climat de sérénité…

Pour toutes ces raisons et bien d’autres, le tourisme a besoin d’un ministère régalien, au moins d’un “super ministère“, à la hauteur de ce qu’il représente comme poids économique et puissance financière ; eu égard à son impact social, culturel et civilisationnel.

Un ministère du Tourisme ne suffit pas. Il faut lui adjoindre d’autres secteurs ; et en premier lieu celui du transport aérien, comme c’est le cas au Maroc et au Sénégal. Tourisme et transport aérien se complètent parfaitement, et l’un ne marche pas sans l’autre.

Un ministère du Tourisme a besoin aussi d’être renforcé par un Conseil supérieur du tourisme (CST), présidé par le président du gouvernement, et où siègent les ministres en relation directe avec le tourisme (Intérieur, Environnement, Santé, Commerce, Affaires étrangères…).

Ce même conseil doit être relayé par une Commission supérieure en charge du suivi et de l’exécution des décisions prises par le Conseil, et ce au niveau des différents départements administratifs et financiers. Ce mécanisme existait et il était efficace.

Enfin, le ministère du Tourisme a besoin (urgent) d’un siège digne de son importance et de sa prestance.

Afif KCHOUK