Dans le documentaire de guerre, la caméra est une arme pour exister, témoigner, résister et rêver d’un monde meilleur, c’est ce que la caméra de la réalisatrice Waad Al-Kateab tente de dire et de partager dans ” Pour Sama “.

Projeté dans le cadre de la compétition officielle des longs-métrages documentaires, très émue, la réalisatrice a exprimé sa joie d’être en Tunisie, berceau de la révolution arabe, lors de la présentation de son documentaire en le qualifiant comme un reflet de la dure réalité du quotidien syrien depuis le déclenchement de la guerre en 2011.

Caméra à la main, Waad Al-Kateab a commencé à filmer depuis le déclenchement du soulèvement contre le régime de Bachar Al Assad à Alep en 2011. Du soulèvement des jeunes étudiants contre la corruption et pour la liberté jusqu’au début de la guerre civile, et le siège d’Alep jusqu’au 2016, ” Pour Sama ” raconte l’espoir et la colère de Waad Al-Kateab et son mari médecin face à l’atrocité de la guerre dont les principales victimes sont les enfants.

Bande annonce du film Waad Al-Kataeb :

Co-réalisé avec le britannique Edward Watts, le documentaire d’une 1h35 est une production anglo-américaine où la réalisatrice -narratrice se met en scène et livre un journal poignant et totalement subjectif contre le régime d’Assad et les forces russes.

Aucune mention de la complexité du siège et la bataille d’Alep où le régime syrien s’affronte contre plusieurs fractions syriennes incluant des salafistes djihadistes comme le Front al-Nosra ou encore l’opposition laïque, le documentaire ” Pour Sama ” affiche d’emblée son parti pris contre ” le bombardement russe ” et contre l’atrocité de la guerre principalement à l’encontre des enfants.

Filmant le quotidien de son mari médecin pendant le siège d’Alep, Waad Al-Kateab montre la bataille quotidienne des médecins pour sauver des vies. Structuré comme un journal de bord adressé à sa fille ” Sama ” (ciel), la réalisatrice parle à sa fille au milieu du siège d’Alep, lui explique les raisons de sa décision de rester dans la ville en dépit du danger pour la concrétisation d’un rêve, celui de voire le ciel de son pays survolé par des oiseaux libres et non des avions de guerre.