En projet depuis un an et demi, le 1er Centre de la deuxième chance pour les adolescents en abandon scolaire va voir le jour. En effet, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) vient de lancer un appel à manifestation d’intérêt pour sélectionner un opérateur qui sera chargé de la mise en œuvre de cette infrastructure.

Le projet est financé par le Royaume-Uni pour un montant de 5 millions de livres sterling (environ 16,8 millions de dinars tunisiens).

Un accord portant création de ce dispositif avait été signé en mars 2018 par le ministre de l’Education nationale, Hatem Ben Salem, ceux de la Formation professionnelle et de l’Emploi, Faouzi Ben Abderrahmane, et des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, l’ambassadeur du Royaume-Uni, Louise De Sousa, et la représentante de l’UNICEF en Tunisie, Lila Pieters.

Ce projet vise à atténuer le risque de décrochage scolaire précoce et à réduire le nombre d’adolescents en situation d’abandon scolaire afin de réintégrer l’enseignement ou la formation professionnelle, en particulier dans les régions où ce phénomène est le plus fort, et à permettre l’instauration de nouveaux mécanismes de complémentarité entre les différents ministères concernés.

En fait, ce sont trois centres –ou écoles- de la deuxième chance qui vont être créés, ainsi qu’un mécanisme de prévention de l’abandon scolaire dans 20 établissements du pays.

De même, précise le ministre de l’Education, cela permettra la réouverture de quelques écoles à Jendouba, Tunis et dans d’autres gouvernorats du sud tunisien «après avoir fait peau neuve”.

Pour jouer leur nouveau rôle, elles mettront à la disposition des élèves des salles de langues et d’informatique, des installations culturelles et sportives et des cantines et, last but not least, leur assureront une prise en charge psychologique.

La conception et la mise en place de ces centres ne doivent pas se faire au petit bonheur la chance.

Les sites des centres de la deuxième chance doivent respecter certains critères, définis par les porteurs du projet, comme la taille de l’espace –qui doit permettre l’aménagement d’un «guichet unique», d’un «open space», de salles de cours, de bureaux pour les formateurs, etc.-, l’accessibilité à la population cible, la proximité d’une zone d’activité, et, enfin, l’image qui doit être «valorisante aux bénéficiaires et aux intervenants» -à commencer par les locaux qui doivent être de «préférence éloignés de l’image de l’école (forcément négative pour ces publics)».

La mise en place de ce dispositif est la bienvenue parce que le phénomène de l’abandon scolaire, déjà inquiétant, prend des proportions alarmantes. En effet, il touche plus de 100.000 élèves ayant entre 12 et 18 ans, dont 50.000 adolescents de 11 à 14 ans non scolarisés et 55.000 qui le sont mais sont exposés au risque de décrochage (Etude OOSCI, Unicef 2014).

En 2015, plus de la moitié des jeunes tunisiens âgés de 18 à 24 ans ont quitté l’école prématurément, précise Eurostat.

M.M.