Que c’est beau de baigner dans le monde de ces Tunisiens venus d’ailleurs, ces Tunisiens qui se sont imposés à l’international par leur talent et leur intelligence et qui sont disséminés dans les quatre coins de la planète terre!

La soirée de ce vendredi 9 août leur a été dédiée dans un lieu idyllique qui rappelle une civilisation millénaire : le musée du Bardo! Une soirée où la Tunisie a rendu hommage à des hommes et des femmes dont les parcours ont été jalonnés de succès et dont les échos de leurs réussites ont atteint la mère patrie confortant son rayonnement à l’international. Ce sont des élites qui travaillent dans des secteurs de pointe et qui sont acteurs de grandes réalisations dans leurs pays d’accueil qui ont été récompensées pendant cette soirée (voir Palmarès)

Si l’événement Tounsi du monde initié par la Banque centrale en partenariat avec les réseaux des Tunisiens à l’étranger, la banque mondiale et la GIZ, et dont la soirée du Palmarès a été réalisée par Eolia Tuniscope, vise à changer le regard de nos concitoyens sur nos compatriotes à l’étranger, il n’en demeure pas loin que le regard de ceux qui ont quitté la Tunisie pour moult raison sur leur pays d’origine est aussi important.

Un regard teint de beaucoup de tristesse et de déception de personnes qui ne reconnaissent plus la Tunisie qu’elles ont toujours connue : celle d’un pays émergent qui se frayait un chemin parmi les pays développés. Aujourd’hui, la Tunisie traverse une transition qui dure, se débat dans tout genre de problèmes : politique, environnemental (environnement physique et naturel) et socioéconomique.

La Tunisie a besoin de ses talents occupant des postes important à l’international, disposant de moyens substantiels pour l’aider tant au niveau des idées, des lobbies, de l’économie que des finances. Marouane Al Abbassi, gouverneur de la BCT a tenu à préciser dans son allocution précédant l’annonce des résultats de la compétition « Tunisiens du Monde » : « Je n’ai pas besoin de votre argent, c’est vous, votre engagement et de ce que vous pouvez offrir à notre pays qui m’intéressez».

Il n’en reste pas moins que la TRE sont les premiers pourvoyeurs du pays en devises avec 5 milliards de dinars soit 5% du PIB. Ils sont entre 1,5 et 2 millions dont 80% vivent en Europe et le reste dans 50 pays à travers le monde.

Les Tunisiens à l’étranger peuvent jouer un rôle important pour soutenir leur pays d’origine. Ceux interviewés le désirent ardemment mais encore faut-il que dans les pays où ils résident, ils puissent trouver des structures fédératrices qui leur permettent d’avoir une force de frappe importante pour agir avec efficience.

Dans une table ronde organisée aux Nations Unies autour de la thématique « Rôle des diasporas dans le développement économique » on a estimé que les « ressortissants d’une diaspora ne peuvent rien faire de productif dans leurs pays d’origine s’ils n’y trouvent pas des relais et des réseaux de soutien. Ils ont besoin d’avoir des gens et des structures auxquels ils peuvent faire confiance quand ils veulent y investir leurs économies ou d’autres ressources. Il faudrait aussi qu’au sein des diasporas elles-mêmes, il y ait un cadre qui permette à leurs membres de se rencontrer et d’identifier ensemble les secteurs dans lesquels ils pourraient se lancer avec succès. La dispersion et l’isolement des initiatives, que l’on a constaté, à ce jour, portent peu de fruits ». C’est d’ailleurs le cas des TRE incapables, malgré tous leurs efforts de jouer un rôle plus actif parce que ne disposant pas d’une cadre fédérateur qui permet d’harmoniser et de fédérer les opérations de soutien et d’aide à la Tunisie.

Ce n’est certainement pas un hasard si Dominique Strauss-Kahn déclarait en 1991 sur Europe « Je considère que tout Juif de la diaspora, et donc de France, doit, partout où il peut, apporter son aide à Israël. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est important que les Juifs prennent des responsabilités politiques. En somme, dans mes fonctions et dans ma vie de tous les jours, à travers l’ensemble de mes actions, j’essaie d’apporter ma modeste pierre à la construction d’Israël ». Eh oui tout passe à travers les réseaux d’influence, ce que nos compatriotes résident à l’étranger n’ont jamais fait ou n’ont pas pu faire pour moult raisons.

Les seules lobbies qui ont changé la face du pays progressiste qu’a toujours été la Tunisie ont été les lobbies islamistes disséminés dans tous les centres d’influence où se décide l’avenir des nations, depuis Washington jusqu’à Londres et passant par presque toutes les capitale européennes influentes via des centres baptisés Islam et démocratie où autres appellations attrayantes.

Devons-nous ambitionner d’autres lobbies beaucoup plus utiles à notre pays que les propagandes politiques : ceux socioéconomiques et culturels pour donner un petit coup de pouce utile à la Tunisie ?

A voir la qualité des compétences présentes dans la soirée « Tounsi du Monde », tous les espoirs sont permis, reste la volonté et un Etat présent et agissant !

Amel Belhadj Ali

Palmarès Tuons du monde 2019

Femmes
Afef Daoud, militante active du parti Ettakatol, résidant à Londres et enseignant à Londres Business School.

Jeunes
Mahmoud Mseddi : détenteur de deux doctorat en management et e finances internationales, résidant en Belgique

Chibanis
Rachid Allagui (Allemagne) : Retraité résidant en Allemagne : artiste peintre

Business
Maher Damak: Consultant dans le secteur pétrolier et énergétique

Sport
Ihab Ayed: champion de Hockey sur glace

Médias & communication
Lamia Rezgui, l’une des journalistes tunisiennes les plus brillantes à l’international établie à Washington. Lamia n’en est pas à son premier prix, elle fût récompensée aux Etats-Unis pour l’énorme travail d’investigation sur la Libye, il y a deux ans.

Sciences & recherche
Marouane Kessentini professeur l’Université du Michigan aux Etats-Unis
Hatem Zaag, directeur de recherche au CNRS

Santé
Fatma de la Bouzonneuve

Patrimoine tunisien
El Seed : graffeur franco-tunisien, auteur de « Calligraffitis » regroupant la calligrahie arabe et le graffiti.

Culture
Ali Patrick Elouarghi, fondateur à Dar Hi Life qui a orchestré les dunes électroniques.

Engagement sociétal
Sophie Bessis : journaliste et auteure établie à Paris

Politique & diplomatie (et organisations internationales)
Ferid Belhaj : vice président de la Banque mondiale

Prix d’honneur “Apport international à la Tunisie”
Habiba Ghrib – France-Canada – Athlète médaillée olympique (image de la Tunisie et de la femme tunisienne dans le monde)
Afif Ben Yedder – UK – PDG du groupe de presse panafricain IC Publications (soft power de la Tunisie en Afrique)
Mehdi Houas – France – PDG du groupe Talan (grand employeur en Tunisie, soft power et mecenat)

PRIX GIZ des Associations de TRE
TunisianThink Tank (France)
Tunisiens à Stuttgart (Allemagne)
Association des compétences tunisiennes en Suisse (Suisse)