Lors de la célébration de la Journée du savoir, mardi 23 juillet au Palais des Congrès à Tunis Youssef Chahed, le chef du gouvernement, a déclaré qu’il est nécessaire d’établir une charte nationale pour consacrer le droit à l’éducation conformément à la Constitution, et qui délimite les cadres juridiques et institutionnels indispensables à la résolution des différends à l’écart des structures éducationnelles et universitaires.

“Nous traversons une étape délicate dans l’histoire du système éducatif public, qui exige que nous accordions la priorité à l’intérêt public, aux intérêts de nos élèves et nos étudiants, à travers notamment la mise en place d’une nouvelle façon de gérer les crises et les différends, selon les valeurs du respect et du dialogue”, a-t-il dit. Et d’ajouter: “C’est grave d’impliquer tout le système éducatif dans des conflits affectant l’image des structures universitaires, la place de choix de l’éducateur et qui avait infecté le climat éducationnel, et représente désormais une réelle menace pour le pays”.

Le chef du gouvernement a saisi cette occasion pour soulever la régression du système d’éducation et de la recherche, estimant que le système actuel “n’est plus en mesure de suivre l’évolution dans le domaine de l’éducation et de l’enseignement supérieur au niveau des recherches scientifiques, des publications académiques, des approches pédagogiques, des méthodes d’enseignement, du contenu des programmes ainsi que du cadre pédagogique”.

Par ailleurs, Chahed recommande d’introduire l’aspect numérique dans le cadre d’une stratégie globale de réforme du système éducatif, “tant il est question de relever les défis de la qualité, de la compétitivité des ressources humaines sur le double plan régional et international”.

Il a également souligné l’importance de la formation continue et de la diversification des filières et des spécialités pour les étudiants, outre la promotion des services universitaires.

Pour sa part, le ministre de l’Education, Hatem Ben Salem, a déclaré que l’année scolaire 2018-2019 a été marquée par diverses problématiques qui ont été imposées au système éducatif ayant constitué une menace pour ses fondements.

La position du gouvernement fut constamment cohérente sur la nécessité d’adopter le dialogue pour surmonter les différends et “maintenir l’institution éducative, les examens et les élèves, loin de toute tractation, permettant ainsi de garantir la réussite de l’année universitaire et le bon déroulement des examens nationaux”, a affirmé Ben Salem.

Il a, en outre, rappelé les mesures et décisions qui ont été adoptées par son département durant les deux dernières années, sur la base d’un diagnostic objectif de la réalité des institutions éducationnelles.

Ainsi, le ministère de l’Education a démarré les projets de maintenance de l’infrastructure après un déblocage des fonds nécessaires, estimés à 521 millions de dinars. Il s’agit notamment de la création d’un centre national pour la formation et le développement des compétences (CNFDC) qui se chargera de la formation complémentaire de 14 000 enseignants, dont 7 000 suppléants, a-t-il noté.

Ben Salem a néanmoins estimé que les réformes, aussi significatives soient-elles, demeurent toujours entamées en l’absence d’une réforme fondamentale du système éducatif, soulignant que l’école tunisienne souffre actuellement de problèmes structurels qui requièrent une intervention en urgence dans le cadre d’une approche consensuelle prenant appui sur une volonté politique solide.

De son côté, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Slim Khalbous, a exposé les diverses réformes engagées par son département durant la période écoulée, dont celles qui visent la promotion de l’employabilité des étudiants, à l’instar de la révision opérée sur le système Licences-Maîtrise-Doctorat (LMD), et ce, à travers la création de nouvelles spécialités et l’introduction de la formation pratique et théorique au niveau de la totalité des spécialités.

La Journée du Savoir, marquée par la participation de quelques membres du gouvernement, députés et représentants des instances et organisations nationales, partis politiques et présidents d’universités, a été l’occasion d’honorer les lauréats des examens nationaux et des universités.