D’ici 2020, le groupe qatari aura investi plus d’un milliard de dinars pour les opérations de rachat conclues à ce jour et réalisé son complexe à Gammarth sur le site de Dar Naouar.

Entré discrètement en Tunisie en 2012, Majda Tunisie, le navire amiral des intérêts financiers des Al Thani, la famille régnante du Qatar, dirigé par l’homme d’affaires Victor Nadhim Ridha Agha, y est devenu en l’espace de quelques années un acteur économique majeur. En sept ans, ce holding, visiblement pressé de grandir, a multiplié les rachats –il en a cinq à son actif à ce jour. Dernière opération en date, réalisée fin mars 2019, le rachat d’un paquet supplémentaire d’actions représentant un peu plus de 10% du capital de Banque Zitouna –ce qui lui permet de monter à près 79,09%- détenu par Mokhtar Group Holding (5,42%), Poulina Group Holding (2,26%) et la Centrale Laitière du Cap-Bon (Délice Holding de Hamdi Meddeb, 2,26%).

Le groupe qatari Majda s’était offert en octobre dernier 70% du capital de la Banque Zitouna et 69,15% de sa filiale spécialisée en assurance, Zitouna Takaful. Va-t-il vouloir racheter également les 20% jadis détenus par la Banque Islamique de Développement (BID) et repris en juillet 2018 par le groupe Triki ? Wait and see.

Avant cette opération, Majda Tunisie avait concentré ses efforts sur le secteur hôtelier. En juillet 2017, la société qatarie a jeté son dévolu sur le Club Dar Naouar dont le site est destiné à accueillir un complexe -bâti autour d’un hôtel cinq étoiles, d’une capacité de 550 lits, d’un centre de congrès de 5 000 places, 90 villas de haut standing d’une capacité de 500 lits, d’un centre de thalassothérapie, d’un centre commercial dédié aux grandes marques internationales doté de plusieurs salles de cinéma qui devraient ouvrir leurs portes en 2020- moyennant un investissement de près de 200 millions de dollars.

Majda Tunisie a annoncé la couleur peu de temps après sa création en 2012 en rachetant à Tunisian Travel Service (TTS) Group l’hôtel Tabarka Beach à Tabarka et le Golf de Tabarka.
Au total, le groupe qatari a investi plus de 500 millions de dinars dans les seules opérations de rachat –auxquels il faut ajouter les 700 millions de dinars nécessaires pour son projet à Gammarth.

Mais le groupe ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. La preuve en est qu’il vient d’annonce une énième augmentation de son capital –avec suppression du droit préférentiel de souscription-, de 125 millions de dinars, pour le faire passer de 805 à 930 millions de dinars.

A sa création, en janvier 2012, la société –dont l’objet annoncé était l’«exploitation de restaurants touristiques», mais a visiblement depuis étendu- n’avait qu’un modique capital de 100.000 dinars. Il a été depuis multiplié par 9300 fois.

M.M.