Les Allemands estiment, d’un point de vue géostratégique, qu’il est indispensable d’aider la Tunisie à relever un certain nombre de défis auxquels elle est confrontée.

 Au commencement un constat : il ne se passe pas un jour sans que l’Agence de coopération allemande (GIZ), qui a pour commettant le gouvernement allemand, ne publie, dans les journaux tunisiens, une annonce soit pour informer d’une manifestation de réflexion sur une question d’actualité, soit pour acquérir un bien d’équipement, soit pour sélectionner des experts et consultants devant l’aider à mener à terme les 45 projets de coopération dont elle supervise la  mise en œuvre en Tunisie. Cette volonté de l’Allemagne à intensifier sa coopération avec le Tunisie s’est accentuée notamment en 2019.

Dans l’esprit des stratèges de la coopération internationale allemande, la Tunisie est un pays prioritaire en Afrique, au Maghreb et dans le monde arabe. Pour eux, « la Tunisie est le seul pays arabe doté d’une démocratie parlementaire et d’une Constitution moderne. La Tunisie est vue comme l’espoir de la région ».

Pour cette principale raison, les Allemands estiment, d’un point de vue géostratégique, qu’il est indispensable d’aider la Tunisie à relever un certain nombre de défis auxquels elle est confrontée. Il s’agit notamment de la stabilisation de sa jeune démocratie et l’amélioration des modalités de participation aux décisions politiques.

De plus, notent-ils, les conditions de vie sont difficiles, surtout dans les zones rurales, car la disparité de développement entre villes et campagnes est énorme. L’importance du déficit budgétaire et du chômage ainsi que le manque de qualification professionnelle restent des problèmes de taille.

Dimension géostratégique de la Tunisie

Parmi les autres défis à relever, les Allemands citent le déficit hydrique, le changement climatique qui menace les bases d’existence, surtout pour la population rurale.

Plusieurs objectifs sont recherchés à travers cet engagement multiforme allemand. Le premier consiste à tarir les flux migratoires à la source en aidant les jeunes à se sédentariser. La Tunisie étant retenue comme un pays d’émigration et de transit.

Il s’agit de combattre les raisons qui poussent les gens à l’exil, comme le changement climatique et l’instabilité politique, et de faire en sorte que l’émigration en Tunisie soit une opportunité et non un risque.

Depuis mars 2017, un centre de conseil sur les migrations a été ouvert à Tunis. Les jeunes tunisiens candidats à l’émigration y trouvent conseil sur les opportunités offertes par les marchés du travail allemand et tunisien.

Autre priorité : la décentralisation de l’administration et de l’économie. La GIZ conseille ses partenaires tunisiens pour le développement des régions défavorisées de l’arrière-pays et soutient la création de structures régionales.