En Tunisie, le marché boursier n’est pas assez vulgarisé et demeure méconnu du grand public, des investisseurs et des entreprises, c’est ce qui ressort d’une étude présentée, mardi, à Tunis, à l’occasion du 50ème anniversaire de la création de la bourse de Tunis.

Réalisée par la bourse de Tunis en collaboration avec l’institut El Amouri et la Fondation allemande Konrad-Adenauer-Stiftung (KAS), auprès d’un échantillon de 1000 personnes de la population tunisienne, de 100 entreprises non côtés en bourse et 100 investisseurs, cette étude souligne l’impératif de communiquer davantage sur l’activité du marché boursier, ses mécanismes et ses avantages.

S’appuyant sur les résultats de cette étude intitulée “Perception de la bourse”, le directeur général de l’Institut El Amouri, Ezzedine Gargouri a également mis l’accent sur la nécessité de mettre en place une réglementation plus souple et évolutive pour promouvoir le marché boursier qui opère actuellement dans un environnement “hostile”.

Et de mettre l’accent, à ce propos, sur la nécessité de sensibiliser les entreprises quant à l’importance de la transparence, dans la mesure, où cette étude a pu démontrer que les investisseurs et le grand public n’accordent pas assez de confiance au marché boursier en Tunisie.

Les investisseurs sondés considèrent qu’il y a lieu de garantir l’égalité entre les investisseurs et d’élargir le champ d’action des acteurs du marché financier afin de favoriser une équité de traitement et une complémentarité entre le secteur bancaire et celui boursier concernant le financement des projets.

“Actuellement, c’est le système bancaire qui tient les rênes du financement de l’économie en Tunisie. La bourse ne contribue qu’à moins de 10% à ce financement alors que ce taux s’élève à 30% dans les pays émergents”, a indiqué le directeur général de la bourse de Tunis, Bilel Sahnoun, dans une déclaration à l’agence TAP.

“Face aujourd’hui à l’assèchement des liquidités et le renchérissement des taux, il y a obligatoirement urgence de diversifier les sources de financement et de promouvoir ainsi le marché financier”, a-t-il recommandé.

Et d’ajouter: “le marché boursier tunisien ne reflète pas fidèlement et intégralement l’économie tunisienne. C’est un marché très faible et petit de par sa taille et sa représentativité. Plusieurs secteurs ne figurent pas dans notre indice à l’instar des secteurs des télécommunications, de l’agriculture, de l’énergie et du tourisme”.

Cette carence est due, selon lui, à des textes réglementaires qui doivent évoluer. Il a, à ce titre, fait savoir qu’un projet de refonte des lois régissant le marché financier est actuellement en cours d’élaboration, avec l’appui de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD).