“La révolution numérique de l’énergie ou la digitalisation de la transition énergétique, est la meilleure solution pour relever les défis de l’approvisionnement en énergie de manière sûre, continue et au moindre coût” a indiqué, jeudi 13 juin à Hammamet, Nidhal Ouerfelli, ancien ministre chargé de la Coordination et du Suivi des affaires économiques.

Intervenant à une plénière sur l’efficacité énergétique tenue dans le cadre de la 15ème conférence annuelle de l’ASECTU qui se tient à Hammamet (Nabeul), du 12 au 14 juin 2019, Ouerfelli a assuré qu’une telle révolution favoriserait aussi la cohésion sociale, l’accès de tous à l’énergie et la rationalité écologique, notamment la lutte contre les changements climatiques et la protection de l’environnement .

“Alors que la révolution numérique ne date pas d’hier, le secteur de l’énergie est en retard par rapport aux autres secteurs, partout dans le monde et encore plus dans notre pays. La digitalisation du secteur de l’énergie constitue une nécessité immédiate pour notre région, car elle présente une opportunité de création de la richesse et de croissance économique. Toutefois, cette transition nécessite un changement de paradigme d’un modèle énergétique centralisé à un modèle décentralisé, d’un système pyramidale vers un système réparti “.

“Pour le cas de la Tunisie dont la dépendance énergétique s’élève à 53%, où des pertes techniques en énergie sont souvent enregistrées sur les réseaux énergétiques ( 2,5 à 3% pour le réseau des transports, 15% pour le réseau de distribution de l’électricité…) , alors que la productivité du secteur énergétique est en baisse. L’évolution du système énergétique vers une vision digitalisée lui permettrait d’améliorer son efficacité énergétique, d’optimiser ses sources énergétiques disponibles, de mieux couvrir ses besoins et de réduire les émissions des gaz à effets de serre”.

Pour sa part, Afif Chelbi, président du Conseil d’analyses économiques, estime que ” la Tunisie dispose des compétences nécessaires pour favoriser cette voie de digitalisation qui lui permet d’améliorer nettement son efficacité énergétique en baisse depuis l’année 2015 “.

” Sans efficacité énergétique, notre indépendance énergétique pourrait se limiter à 10% ce qui sera insoutenable sur le plan macro-économique. Par contre, un effort d’efficacité énergétique pourrait réduire de 60% le déficit énergétique “, a-t-il assuré.