L’utilisation accrue des énergies renouvelables, combinée à l’intensification de l’électrification, pourrait s’avérer décisive pour que le monde atteigne ses principaux objectifs climatiques à l’horizon 2050, constate une étude de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), publiée en avril 2019.

D’après l’analyse de l’IRENA, les réductions d’émissions de dioxyde de carbone (CO2) liées à l’énergie devraient être réduites de 70% d’ici 2050, par rapport aux niveaux actuels, pour atteindre les objectifs climatiques. Un passage à grande échelle à l’électricité d’origine renouvelable pourrait générer 60% de ces réductions, 75% si les énergies renouvelables pour le chauffage et le transport sont prises en compte et 90% avec une efficacité énergétique accrue.

Selon le rapport, l’électricité devenant le principal vecteur énergétique, la production mondiale pourrait plus que doubler. Les sources d’énergie renouvelables, notamment l’énergie solaire et éolienne, pourraient répondre à 86% de la demande en électricité.

La transformation de l’énergie augmenterait le produit intérieur brut (PIB) de 2,5% et l’emploi total de 0,2% dans le monde en 2050.

Elle apporterait également des avantages sociaux et environnementaux plus vastes. Selon le rapport, les économies en matière de santé, de subventions et liées au climat représenteraient une valeur cumulée pouvant atteindre 160 000 milliards USD sur une période de 30 ans.

Ainsi, chaque dollar dépensé pour transformer le système énergétique mondial rapporte au moins 3 USD et potentiellement plus de 7 USD, en fonction de la valorisation des externalités.

Les énergies renouvelables, quant à elles, créeraient plus de nouveaux emplois que ceux perdus dans les industries des combustibles fossiles. Les intrants politiques peuvent améliorer encore l’empreinte socio-économique de la transformation.

Le rapport de l’IRENA, deuxième sous la bannière de la Transition énergétique globale, révèle que la part des énergies renouvelables part dans le bouquet énergétique (y compris l’électricité, le chauffage et les transports), doit être multipliée par six, d’ici 2050.

Les engagements nationaux en matière de climat dans le cadre de l’accord de Paris reposent en grande partie sur la décarbonisation de l’énergie. L’accord historique de 2015 sur le climat, adopté presque dans le monde entier, préconise de maintenir la hausse des températures mondiales moyennes bien au-dessous de deux degrés Celsius (2° C) au cours du siècle actuel par rapport aux niveaux préindustriels.

La réalisation d’un avenir sans danger pour le climat dépend toutefois d’une action mondiale rapide. Les plans et les politiques actuels, y compris les contributions déterminées au niveau national (NDC), sont loin d’être atteints. Les émissions liées à l’énergie ont augmenté d’environ 1% par an depuis 2015, tandis que le “budget carbone” du monde devrait s’épuiser d’ici 10 ans.