Des dirigeants de Machrou Tounes et de Nidaa Tounes se prononcent en faveur d’un “programme de défense du bourguibisme et de lutte contre les règlements de comptes ciblant le leader Habib Bourguiba” à travers des procès décidés dans le cadre de la justice transitionnelle.

C’est ce qui ressort d’une réunion qui s’est tenue dans la soirée du jeudi 23 mai à Tunis entre les dirigeants de Machrou Tounes et de Nidaa Tounes.

Y ont notamment pris part, le président de Machrou Tounes, Mohsen Marzouk, le secrétaire général de Nidaa Tounes, Abdelaziz Kotti, et le président du Comité central de Nidaa, Sofiene Toubel, mais aussi des dirigeants, partisans et autres députés de Tahya Tounes.

Mohsen Marzouk assure que Machrou Tounes n’est pas contre la justice transitionnelle mais estime que la justice ne doit pas être une affaire de vengeance et de règlement de comptes.

Pour lui, des préparatifs devront être engagés pour “le départ du système gouvernant sur lequel s’appuie la justice transitionnelle, en particulier la Constitution de 2014”.

Il invite les partisans des deux partis à se rassembler le 1er juin prochain, date marquant la célébration du retour de Bourguiba de son exil en France (1er juin 1955). Cette journée baptisée dans le passé “fête de la victoire” a été supprimée après 1987 du calendrier des fêtes officielles.

“Nous devrons changer les jours du procès en journées de fidélité au premier président de la République tunisienne”, a-t-il clamé.

A rappeler au passage que l’ouverture du procès de l’assassinat de Salah Ben Youssef inculpant Habib Bourguiba a eu lieu jeudi 16 mai 2019. Il a été reporté à une date ultérieure.

Abdelaziz Kotti a relevé que la réunion a rassemblé ceux qui défendent la pensée bourguibiste. “Des préparatifs sont en cours pour annoncer (le retour) du Nidaa historique dans les prochains jours”, a-t-il ajouté. “Ces mêmes parties qui sont d’accord sur le fait de dire non à ceux qui veulent déshonorer l’histoire de la Tunisie”, a-t-il dit.

Kotti a critiqué la présidente de l’Instance Vérité et Dignité, Sihem Ben Sedrine, évoquant des “présomptions de corruption” dans la gestion des fonds de l’instance et citant à cet effet le rapport de la Cour des comptes.

Watfa Belaid, présidente du Conseil national de Machrou Tounes, souligne, pour sa part, que la rencontre s’inscrit dans le cadre d’une action visant à créer une plateforme politique commune avec pour référentiel le mouvement bourguibiste.

Elle critique le système politique issu de la Constitution de 2014, élaboré, selon elle, par certaines parties pour “régler leurs comptes politiques”. Elle dénonce également “les procès tenus dans le cadre de la justice transitionnelle qui visent le leader Habib Bourguiba”.