L’Union des enseignants universitaires et chercheurs tunisiens (IJABA) annonce sa disposition à entrer dans des négociations sérieuses avec le ministère de tutelle pour la mise en œuvre de l’accord du 7 juin 2018, à condition d’une levée du gel des salaires des enseignants universitaires grévistes et leur versement immédiat.

Lors d’un point de presse tenu, lundi 29 avril à Tunis, le coordinateur général de IJABA, Najmeddine Gouida, a souligné la nécessité de mettre en œuvre l’accord du 7 juin 2018 qui stipule le respect de l’échelle des salaires dans la fonction publique, qui doit être régie en fonction des diplômes scientifiques, l’élaboration d’une nouvelle loi organique ainsi que la réforme du système “LMD”.

Il a souligné que la grévistes de “IJABA”, au nombre total de 719 professeurs exerçant dans plus de 90 institutions universitaires n’a entraîné aucune perturbation au niveau de l’avancement des cours, dans la mesure où les professeurs universitaires continuent d’enseigner, d’encadrer les étudiants et d’accomplir l’ensemble des activités pédagogiques, de recherche et administratives dont ils sont chargés, soulignant leur résolution à ne pas remettre les notes des examens tant que l’accord n’ait pas été mis en œuvre.

De son côté, Basma Mili, membre du syndicat et chercheuse en droit, a indiqué que l’activation de l’accord du 7 juin 2018 entre l’autorité de tutelle et IJABA constitue une condition préalable à l’arrêt du sit-in qui se poursuit depuis 35 jours au siège du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

Elle a dans ce sens fait porter la responsabilité d’une éventuelle année blanche, au ministre de l’enseignement supérieur Slim Khalbous, “suite à la non activation de l’accord, le non versement des salaires des mois de mars et avril 2019, ainsi que la suspension de la couverture sociale et sanitaire”, qualifiant la décision du gel des salaires d'”arbitraire et immorale”.

Concernant les deux procès intentés par IJABA, à la date du 22 mars 2019 auprès du tribunal administratif, Haykel Mekki, avocat, a indiqué que la commission juridique soutenant IJABA et composée de 47 avocats provenant de toutes les régions du pays, œuvre pour l’instauration d’une stratégie globale afin de remédier au vice de forme, raison du rejet de la demande de la levée du gel, soulignant que des mesures seront prises dans ce sens “pour apporter justice aux professeurs grévistes qui n’ont pas perçu leurs salaires”.

IJABA rappelle avoir intenté deux procès en justice en date du 22 mars 2019. Le premier pour abus de pouvoir suite à la décision de suspension des salaires et de la couverture sociale de plus de 700 enseignants universitaires et chercheurs qui ont boycotté les examens mais continuent de donner des cours et d’exercer leurs fonctions pédagogiques, administratives et de recherche et dont le jugement n’a pas encore été émis par le tribunal, tandis que le deuxième est un procès en urgence pour suspendre la décision du ministère de l’enseignement supérieur relative au gel des salaires.
Le tribunal administratif avait rejeté le procès intenté en urgence contre le ministère pour défaut de qualité pour agir.

De son côté, Abdelkader Bouslama, membre du bureau national de IJABA, a déploré la non intervention de ministre des affaires sociales, Mohamed Trabelsi pour trouver une solution à ce conflit qui se poursuit depuis des mois, indiquant que ce dernier “était supposé organiser des négociations entre l’Union et l’autorité de tutelle afin de régler la problématique en question.