Le retard dans la prise de décision relative à des projets innovants dans le domaine énergétique est l’un des principaux problèmes rencontrés par les start up tunisiennes. C’es en tout cas ce qu’estime le startuppeur Maher charfi, représentant d’une filiale internationale de valorisation des déchets par la méthode de méthanisation.

Il s’exprimait en marge du Forum international de Réalités, sur “les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique”, organisé à Hammamet, samedi 27 avril.

Il précise que son projet porte sur la méthanisation qui consiste en l’extraction du gaz de méthane à partir des déchets avant de le valoriser pour avoir de l’électricité et du gaz naturel.

Amer, il souligne que ” c’est décevant de voir la Tunisie toujours en retard dans l’adoption de ce genre de projets “.

Charfi affirme avoir fait le tour du pays, du sud au nord, pour faire connaître ce projet, mais a toujours fait face à un blocage et une difficulté de changer les mentalités chez les industriels et les organismes publics, notamment les communes, dans ce domaine.

“J’ai contacté les plus grandes communes du pays, dans le grand Tunis, à Sousse et à Sfax, mais la réponse a toujours été la même. En fait, je me suis persuadé qu’ils sont effrayés de mettre le premier pas dans cette activité et ainsi ils sont en train de reporter une décision qui ne devrait pourtant l’être”. Car, ajoute-t-il, ” nous sommes en train de dépenser de l’argent fou pour l’enfouissement des déchets, alors que nous pouvons les exploités dans ces projets verts et à forte valeur ajoutée “.

Idem pour Asma Gatri, technicienne supérieure en environnement, qui a créé en 2017 son propre projet de consulting, accompagnement et conception de solution dans le domaine de gestion de déchets. Elle indique avoir rencontré quelques difficultés au départ, au vu du manque de conscience de l’apport de ce genre de projets de valorisation des déchets, notamment pour le secteur privé.

Gatri avoue avoir lancé son projet avec un capital de 5 000 dinars, mais au bout de deux ans, ” j’ai réalisé un chiffre d’affaires de 100 000 dinars et réussi à avoir des projets en Afrique subsaharienne”.

En effet, elle a créé une filiale au Burkina Faso et autre au Cameroun et examine actuellement des accords de partenariat avec des sociétés japonaises et chinoises.

” Pour ma société, le vrai potentiel c’est le marché étranger, car en Tunisie nos hommes d’affaires tiennent toujours aux solutions classiques et refusent l’innovation “, regrette-t-elle.

Douja Gharbi estime impératif d’encadrer et d’accompagner les jeunes startuppeurs, et de les intégrer dans le tissu industriel…