“La calligraphie c’est cet art magnifique qui illustre l’âme du texte, et qui diffère à chaque fois selon les visions du calligraphe, son esthétique, sa culture et ses courants artistiques”. C’est en ces termes que l’artiste et calligraphe tunisien Omar Jomni a défini la calligraphie, et ce lors d’une rencontre organisée dans le stand du ministère des Affaires culturelles dans le cade de la 35ème édition de la foire internationale du livre de Tunis.

Dans un mélange harmonieux où la poésie et la calligraphie se croisent, Omar Jomni a transposé des poèmes d’Abou El Kacem Chebbi dans une véritable ballade calligraphique dans un livre intitulé “Lahn el Kayinet” et qui réunit 47 poèmes dont “Les chants de la vie”.

Le calligraphe en raconte une partie de son expérience personnelle en disant: “Ce que Chebbi a pu vivre en termes de patriotisme, de révolution et d’inquiétude ne peut inciter qu’à l’enthousiasme et non pas au sommeil”. C’est pourquoi, il regrette que les autres arts n’aient pas suffisamment exploité les œuvres de Chebbi.

Jomni insiste sur les liens entre la calligraphie arabe et le patrimoine car “cette calligraphie est notre identité patrimoniale et notre authenticité”, et de ce fait, cet art doit être enraciné auprès de nos jeunes.

Optimiste quant à l’avenir de la calligraphie en Tunisie, il a expliqué ce sentiment par l’engouement d’un grand nombre de tunisiens à apprendre la calligraphie arabe et l’intérêt accordé à cet héritage manifesté par plusieurs associations et institutions nationales dont l’association nationale des arts de la calligraphie et le centre national des arts de la calligraphie en Tunisie appelant à poursuivre ces activités davantage à la maison de la culture Ibn Rachiq à Tunis.

En abordant ce sujet, il a évoqué le problème de la mauvaise écriture chez certains élèves et étudiants. Dans ce sens, il a appelé le ministère de l’éducation à introduire l’art de la calligraphie arabe dans le programme pédagogique.

Né le 16 janvier 1957 à Jbel Jloud à Tunis, Omar Jomni est un chercheur en histoire et contemporanéité. Il a participé à plusieurs festivals et colloques nationaux, arabes et internationaux entre 1987 et 2019 et où il a décroché plusieurs prix et médailles. Il a écrit un beau livre “Lahn el Kayinet” d’Abou El Kacem Chebbi et a réalisé les calligraphies des billets de banques et des pièces de monnaie de Tunisie.