Cela fait des mois que la Banque centrale de Tunisie (BCT) planche sur une formule d’offre d’épargne en devises aux TRE et aux résidents étrangers en Tunisie sans oublier l’emprunt diaspora Bund qui peine à voir le jour, en raison, entre autres, des réglementations drastiques de la politique de change en Tunisie.

La Tunisie a toujours tenu à garder des liens solides avec ses ressortissants établis à l’international et surtout en Europe. Elle n’est pas la seule qui tient à ce que les TRE aient leur pied à terre dans leur pays d’origine. Les partenaires européens y tiennent tout aussi fort et sont passés à la vitesse supérieure en mettant en place des programmes séduisants pour inviter la diaspora à s’investir dans son pays d’origine.

Le dernier programme en date a été baptisé «Développement des opportunités d’emploi et d’investissement à travers la mobilisation de la diaspora». Il est cofinancé par le ministère allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ), dans le cadre de l’initiative «Innovation, développement économique régional et emploi» (IDEE), et l’Union européenne (UE), à travers le programme ProGreS Migration.

Il vise à faciliter l’intégration des Tunisiens résidents à l’étranger dans le tissu économique local par le biais de l’investissement.

Mis en œuvre par la coopération allemande au développement, Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit, (GIZ) en partenariat avec le ministère de l’Industrie et des Petites et moyennes entreprises, ce projet ambitionne la mobilisation des Tunisiens résidents en France, Italie, Allemagne, Belgique et en Suisse, pour que leurs talents et savoir-faire soient mis au profit du développement et de l’innovation de leur mère patrie via l’entrepreneuriat avec des projets innovants à forte valeur ajoutée.

Permettre à la diaspora tunisienne d’endosser un rôle moteur dans le développement de l’économie tunisienne et dans la création d’emploi peut être rentable pour tout le monde d’autant plus que le programme d’appui à l’entrepreneuriat accompagné d’un mécanisme financier dotera la diaspora tunisienne de tous les moyens pour la création de l’entreprise et accompagnera son développement.

Forts de leur expertise respective, la GIZ, le ministère de l’Industrie et des PME et l’Union européenne assisteront ce consortium dans la promotion de l’investissement à travers la mobilisation de la diaspora.

La GIZ est active en Tunisie pour le compte du gouvernement allemand et de l’Union européenne. Elle participe avec ses partenaires locaux à plus de 45 projets et soutient le développement de la politique économique et de la démocratie du pays.

Parmi ses priorités, nous pouvons citer le développement économique durable et la promotion de l’emploi, l’énergie et le climat ainsi que la protection des ressources naturelles.

Les politiques de migration sont un autre grand thème de la coopération tuniso-allemande ; et c’est dans ce sens que, depuis mars 2017, un centre de conseil sur les migrations a été ouvert à Tunis. Les Tunisiens y trouvent du conseil sur les opportunités offertes par les marchés du travail allemand et tunisien, mais le lancement du programme IDEE annonce une nouvelle approche que nous pourrions citer comme l’incitation à la migration à rebours soit le retour de Tunisiens résidents en Europe pour se réinstaller dans leur pays d’origine via la création de nouveaux projets.

Pour identifier l’incubateur partenaire, la GIZ a lancé un processus inclusif et exigeant au bout duquel un jury d’experts (composé d’acteurs reconnus du secteur public et privé) a sélectionné le consortium «AFKAR — DELOITTE — COGITE — MAZAM», comme partenaire clé, parmi 6 autres candidatures.

A.B.A