Le gouvernement a élaboré un nouveau cadre législatif spécifique à l’économie sociale et solidaire, qui a été présenté lors de deux conseils ministériels, en attendant de le soumettre au Conseil des ministres et à l’Assemblée, indique Anissa Ayari, chargée de l’économie sociale et solidaire (ESS) auprès du ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi.

Intervenant lors d’une conférence-débat initiée par la Chambre nationale des femmes chefs d’entreprise (CNFCE) autour du thème “L’économie solidaire, un moteur du renouveau social pour la dignité”, Ayari a expliqué que ce projet de loi vise à éviter un certain nombre de difficultés dont souffre ce nouveau modèle économique, et qui empêche sa contribution effective à promouvoir l’emploi et le développement.

Elle a expliqué que le cadre législatif relatif à ce projet, permettra de délimiter le concept d’économie sociale et solidaire, et de définir les structures et institutions qui le régissent. Elle a souligné à ce propos, la nécessité d’organiser ce concept et de le faire évoluer de manière à ce qu’il permette de créer de nouveaux mécanismes de financement ainsi que de nouveaux avantages fiscaux qui lui sont spécifiques, pour apporter le soutien aux secteurs public et privé.

Elle a en outre souligné que le nouveau cadre législatif contribuera à une meilleure efficacité économique ainsi qu’à engranger des points au niveau des indicateurs de développement et de l’emploi, notamment celui des femmes rurales, à lutter contre le chômage et à favoriser la création d’un plus grand nombre possible de mini projets et de projets intégrés.

Elle a également expliqué que ce nouveau modèle économique fera office d’un troisième secteur, à côté de ceux, public et privé, et qu’il est à même de sauvegarder le pays des crises que traversent ces deux secteurs traditionnels.

Dans ce même contexte, Ayari a fait savoir que l’économie sociale et solidaire a déjà fait ses preuves dans l’accélération du rythme de la croissance et la stimulation de l’emploi comme le démontrent de nombreuses expériences, notant que ce modèle économique n’est pas insolite en Tunisie, au regard des quelques expériences engagées préalablement à ce propos.

De son côté, Leila Belkhiria Jaber, présidente de la CNFCE, indiquera que l’économie sociale et solidaire doit passer du stade des slogans à celui de la mise en exécution et de la réalisation sur le terrain, considérant que le nouveau cadre législatif constitue une étape positive et une reconnaissance de la part du gouvernement de l’importance de cette option.

Elle souligne l’importance de la sensibilisation aux particularités de ce domaine, dans la mesure où un grand nombre d’intervenants n’ont pas conscience des avantages qu’offre l’économie sociale et solidaire.

La Chambre envisage la ratification de ce nouveau cadre législatif, d’organiser plusieurs sessions et ateliers de formation à l’intention de ceux qui souhaitent s’engager dans l’économie sociale et solidaire et de mettre à leur disposition tous les moyens et mécanismes nécessaires au lancement de projets consacrant ce modèle économique.

A cet égard, Belkhiria Jaber a noté que ce modèle économique concernerait davantage les femmes, dans la mesure où un grand nombre d’entre elles, en particulier les agricultrices, trouveront le cadre optimal pour la commercialisation de leurs produits.

Les travaux de la conférence-débat ont porté sur deux axes principaux, relatifs aux questions juridiques et institutionnelles de l’économie sociale et solidaire, et aux mécanismes de financement possibles, nécessaires à la promotion de ce modèle.

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