La protection internationale des réfugiés et des demandeurs d’asile en Tunisie, c’est le thème d’une session de formation qui a débuté mardi 26 février à l’île de Djerba, à l’intention des avocats. Elle s’inscrit dans le cadre des cycles de formation continue organisés, depuis des années, par l’Institut arabe des droits de l’Homme, et le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.

Des journalistes et des représentants de la société civile et d’organisations non gouvernementales (ONG) ont participé à cette formation, en vue de les sensibiliser aux questions des réfugiés, et de développer les capacités des décideurs et des politiques afin d’adopter une loi nationale sur l’asile.

La Tunisie est à l’avant-garde des pays qui accueillent des demandeurs d’asile, souligne, à cette occasion, le représentant du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés en Tunisie, Mazin Abu Shanab.

Chaque mois, quelque 300 réfugiés et demandeurs d’asile, de provenance des côtes libyennes et d’ailleurs, arrivent en Tunisie, avec en moyenne une dizaine de personnes par jour. Ils sont pris en charge par l’UNHCR, l’Institut arabe des droits de l’Homme, le Croissant rouge et le Conseil tunisien pour les réfugiés et les migrants, en coordination avec le gouvernement.

Actuellement, ils sont 1.200 réfugiés en Tunisie. Leur nombre a tendance à augmenter, prévoit le responsable onusien. Pour cela, le HCR œuvre à trouver des solutions à leur situation soit en les transférant dans d’autres pays, ou en les rapatriant chez eux de manière volontaire, assure-t-il.

De son côté, Mustapha Abdelkebir, président de la section du sud de l’Institut arabe des droits de l’Homme à Médenine, évoque l’initiative de l’institut d’installer une unité juridique à Médenine, en coopération avec le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.

Cette unité qui couvre toute la République est composée de trois juges, de dizaines d’avocats et de nombreux activistes. En l’absence de législation y afférente, elle joue le rôle d’intermédiaire, entre les autorités tunisiennes et le Haut Commissariat des nations unis et fait le suivi des dossiers qui concernent les réfugiés et demandeurs d’asile et non pas les migrants.

Cette unité a pu, depuis son lancement, il y a une année et demi, traiter plus de quarante-cinq dossiers et régler 85% des cas.

Les questions qui n’ont pas été résolues étaient dues à l’absence de représentation diplomatique ou au manque de documents officiels. Ces questions concernent le contrat de travail, le permis de conduire, le titre de séjour, le mariage ou le divorce, ajoute Abdelkebir.