La Tunisie vise, à travers sa participation à la Foire internationale du tourisme de Prague (21-24 février), à renforcer davantage sa part dans le marché tchèque, estimée à 12% en 2018.

Le représentant de l’Office du tourisme tunisien (ONTT) à Prague, Mohamed Oussama Ben Yedder, explique à l’Agence TAP, l’importance de ce marché pour la Tunisie et les objectifs de l’administration, dans ce domaine.

Ben Yedder (39 ans), linguiste de formation, a été d’abord formateur dans le domaine du tourisme et traducteur. Nommé représentant de l’Office à Prague en 2014, il peut se targuer d’une bonne connaissance du marché tchèque.

Interview

En quoi consiste le travail de représentant de l’ONTT à l’étranger et à Prague, particulièrement ?

Ben Yedder : Le représentant de l’ONTT à l’étranger, à Prague ou ailleurs, se charge en général, de la promotion de la Tunisie dans son pays d’accréditation, ce qui requière la connaissance des spécificités du marches, notamment la demande et les préférences des segments cibles.

A cet égard, l’établissement d’un partenariat étroit avec les acteurs professionnels locaux pourvoyeurs de touristes, soit les tours opérateurs, les agences de voyages et les compagnies aériennes est primordial.

Notre travail consiste également, à tisser des liens avec les médias locaux, ce qui suppose un travail de sélection de médias, de journalistes, mais aussi des ” influenceurs ” et des leadeurs d’opinion, qui sont des outils redoutables de la promotion de l’image d’une destination sur le marché européen. Les axes de notre travail porte particulièrement, sur le lobbying auprès des tours opérateurs, des agences de voyages importantes et des groupes médias influents.

Il s’agit notamment, d’organiser des séances de formation sur la destination, les produits, les nouveautés au profit des agents de voyages locaux . Ces séances sont combinées avec des voyages d’étude en Tunisie pendant des périodes clés du ” booking “, c’est-à-dire durant la période allant de Mars jusqu’au mois de Mai, et ce parallèlement à l’organisation de campagnes de publicités d’envergure qu’on mène en co-branding avec les tours opérateurs.

Quelle est l’importance du marché tchèque pour le tourisme tunisien ?

Les chiffres montrent une évolution continue de ce marché. Ceux de 2018, montrent un flux de touristes supérieur de 50%, à l’année précédent, à environ 93 mille personnes, dépassant même les chiffres de 2010, année précédant la révolution, et qui sert de référence. En 2017, la progression a été de 100%. Les touristes tchèques ayant visité la Tunisie sont passés à environ 70 mille contre 35 mille en 2016.

Par rapport au nombre global des touristes qu’accueille la Tunisie, ce nombre semble limité ?

En prenant en considération les données démographiques de ce pays de 10 millions d’habitants, les tchèques comptent parmi les 5 premières nationalités européennes visitant la Tunisie. Notre part est de 12% des voyageurs tchèques partant en avion, plus simplement, je dirais qu’un voyageur tchèque sur 9 voyageant en charter part en Tunisie.

Quelles sont les principales destinations concurrentes de la Tunisie sur ce marché ?

Nos principaux concurrents sur les destinations moyen et long courriers, sont l’Espagne, l’Italie, la Bulgarie, la Grece, Chypre et l’Egypte, sachant que la principale raison de voyage est de jouir de la plage et du soleil (sea, sun ans sand).

Quels sont vos objectifs ?

Il s’agit d’amorcer une croissance de 15 à 20% annuellement pour atteindre 140 mille voyageurs en 2020. A long et moyen termes, il s’agit de développer la destination au cours de la basse saison à travers le développement du produit hiver en Tunisie, notamment, le golf, le tourisme de santé, culturel et archéologique.

La réalisation de cet objectif est tributaire de l’encouragement des tours opérateurs spécialisés dans la programmation de la Tunisie en hiver.

Quelles sont les spécificités du touriste tchèque ?

C’est un touriste loyal à sa destination de vacances et à ses habitudes de booking (réservation), que ce soit vis-à-vis du tour-opérateur ou de l’agent de voyage qu’il choisit, d’où l’importance de prendre en considération le taux de retour qui avoisine chez ce touriste les 40%.

Pour garantir ce retour, la qualité du service est un facteur primordial. Il s’agit là, d’une action commune à entreprendre entre les professionnels du tourisme tunisien et les autorités locales et ce, sur toute la chaîne : accueil, aéroport, hébergement et attraction touristes. C’est un client délicat qui ne doit pas être mis dans le même sac, que d’autres clients.