Seulement 8% des familles tunisiennes consacrent un budget pour la saison des soldes, contre 78% ne prévoyant pas cela, et 14% le faisant rarement. C’est ce qui ressort d’une récente enquête réalisée en décembre 2018 par l’Institut national de la consommation (INC) sur “le Tunisien et les soldes saisonniers”.

Par ailleurs, plus de 22% des familles enquêtées consacrent, parfois ou souvent, un budget pour ce type de saisons alors que le montant alloué à ces occasions serait de l’ordre de 513 dinars pour la saison estivale et 436 dinars pour la saison hivernale.

La source de financement des achats durant la période des soldes provient du revenu mensuel pour 66% des enquêtés contre 20% s’appuyant sur “l’épargne” et 11% “payant par facilité”.

L’enquête, basée sur un échantillon de 3.000 enquêtés répartis sur le genre, le sexe et l’âge (20 ans et plus) et la ventilation géographique (gouvernorats et les arrondissements municipaux et non municipaux), a montré que les personnes âgées et les habitants des régions intérieures sont les catégories qui ont le plus recours à l’épargne dans ce cas.

Il convient de signaler que les soldes d’hiver pour l’année 2019, démarreront vendredi 25 janvier, selon l’annonce du ministère du Commerce, et s’étendront sur 6 semaines. Les périodes des soldes saisonniers représentent, selon la profession, 40 % de son chiffre d’affaires annuel.

Le directeur général de l’INC, Tarek Ben Jazia, déclare que cette enquête vise à collecter les données à même de contribuer à évaluer les soldes saisonniers par le consommateur et son interraction avec ce type d’occasions ainsi qu’à évaluer les expériences entreprises dans ce domaine.

25% des enquêtés guettent “régulièrement” les offres commerciales avant le début des soldes

S’agissant des préparatifs et des comportements des consommateurs durant cette période des rabais saisonniers, le responsable a fait savoir que 25% des interviewés guettent “régulièrement” les offres commerciales avant le début des soldes, contre 39% le faisant “parfois” et 36% n’y procèdent pas. Il a indiqué que les femmes, les jeunes et les habitants du Grand Tunis, sont les plus assidus à surveiller les offres avant les soldes.

Concernant la période de l’acquisition des achats, objet des rabais, Ben Jazia a fait observer que la plupart des familles tunisiennes (40%) font leurs emplettes quand les moyens financiers sont disponibles contre 18% “au début de la période” et 14 % attendent le moment opportun.

Au volet des connaissances des consommateurs quant au niveau système des soldes saisonniers appliqué en Tunisie, le responsable a souligné que l’enquête a montré que 52% des interviewés pensent que le mot “Solde” ou “des soldes saisonniers”, signifient la vente de nouvelles collections avec une remise des prix saisonnièrement parce qu’elles deviennent démodées et par conséquent il faut s’en débarrasser.

Le responsable a estimé que cela est un indicateur positif, au vu de la conformité du concept des soldes auprès des consommateurs, à la loi les régissant, alors que 29% d’entre eux font un amalgame avec le concept des marchandises de liquidité, en le considérant comme une hâte de vente des produits à des prix soldés, en prévision d’un renouvellement de l’activité du vendeur ou un changement total de l’activité.

Il a ajouté que 12% des familles tunisiennes confondent entre la remise saisonnière et les ventes de promotion commerciale “, les concevant comme étant “une remise provisoire des prix des produits dans le but de promouvoir un nouveau produit ou un produit développé”.

89% des enquêtés considèrent que les soldes concernent principalement les vêtements

L’enquête a indiqué que 89% des enquêtés considèrent que la majorité des marchandises soldées sont le prêt-à-porter et les chaussures (34%), puis l’électroménager (12%).

Ben Jazia a souligné que 34% de l’échantillon ont réalisé des acquisitions à la fin de la période des soldes (la plupart sont des femmes, des habitants des zones côtières et des jeunes).

Le taux de satisfaction des consommateurs interrogés a atteint 75%. Ainsi, 87% ont manifesté leur intérêt à renouveler l’expérience au cours de cette saison.

Il a poursuivi que les achats via internet restent faibles, puisqu’ils ont concerné seulement 10% de l’échantillon.

S’agissant de l’évaluation du système adopté dans les soldes saisonniers, 48% de l’échantillon interrogé considèrent qu’une période des soldes de 6 semaines, est acceptable, alors que 43% d’entre eux trouvent que cette période est courte, et seulement 4% disent que c’est une longue période.

Le directeur de l’INC a appelé à l’impératif de réviser ce système, à la lumière des résultats de cette enquête, tout en associant les professionnels lors des consultations.

Il a recommandé de concrétiser un système incitatif et de communication directe avec les propriétaires des locaux commerciaux situés dans les zones intérieures, en vue de renforcer leur adhésion à la saison des soldes saisonniers.

Et de mettre en exergue l’importance de réfléchir à une stratégie de communication entre l’administration et la profession en vue de mieux identifier les droits des consommateurs au cours de la période des soldes saisonniers.

Le responsable a tenu à rappeler aux consommateurs que le taux de remise minimum doit être 20% et que les marchandises concernées par les soldes bénéficieront des mêmes garanties que les marchandises non soldées, s’il s’agit des défauts de production ou pour bénéficier des services après vente, précisant que le commerçant est interdit de priver le consommateur de ces garanties précitées.