Sur fond d’échecs répétés des ” printemps arabes ” – dont témoigne encore l’explosion de violence constatée dans de nombreux pays – le cas tunisien est exemplaire à plus d’un titre. C’est ce qu’a souligné, lundi à Madrid, le ministre des Affaires étrangères Khémaies Jhinaoui qui donnait une conférence à l’Institut Royal Elcano en marge de sa visite de travail en Espagne.

” Il n’y a pas d’incompatibilité entre islam et démocratie “, a souligné Jhinaoui devant un parterre d’universitaires, estimant que la Tunisie est un modèle unique dans sa transition démocratique puisqu’il n’y a pas de contradiction entre islam et démocratie et entre islam et libertés.

Pour Jhinaoui, la mise en place d’une nouvelle Constitution moderniste, l’organisation des élections législatives et présidentielle en 2014, le scrutin municipal de 2018 et l’instauration de l’égalité homme-femme ont, bel et bien, confirmé l’ancrage démocratique de ce pays où règne modernité et pensée éclairée.

La Tunisie a retrouvé sa liberté à la seconde moitié du 19e siècle après l’émancipation de la femme et l’engagement de lourds investissements dans l’éducation, l’enseignement, la santé et le développement des compétences.

D’après le ministre, en dépit d’importants pas franchis par la Tunisie sur la voie de la transition démocratique, les difficultés de la phase transitoire sont palpables. Il a, à ce propos, cité l’emploi des diplômés du supérieur, le développement régional et la relance de l’économie.

Sur le plan politique, Jhinaoui a évoqué les échéances diplomatiques importantes prévues en Tunisie dont notamment le 30e Sommet arabe, censé impulser l’action arabe commune.
Par ailleurs, le ministre a salué les efforts entrepris par l’Espagne en vue de soutenir la Tunisie en cette étape délicate, formant le vœu de voir la coopération bilatérale se développer davantage pour embrasser plusieurs domaines.