Le “Pacte pharma” de développement de la compétitivité des industries pharmaceutiques, élaboré dans le cadre du plan de relance pour la Tunisie 2019-2020 par le Conseil d’analyses économiques (CAE), sera prêt au cours du 1er trimestre 2019.

C’est ce qu’a indiqué Sami Zaoui, expert-comptable et membre du Conseil des analyses économiques, samedi 5 janvier, en marge de l’assemblée générale ordinaire de l’Association des jeunes experts comptables de Tunisie (AJECT), précisant que l’objectif de ce pacte est de parvenir à un accord entre les secteurs public et privé, sur ce qu’il faut faire pour promouvoir et aider à la compétitivité de ce secteur.

En vertu de ce pacte, l’Etat s’engage à mettre en œuvre une série de mesures et le secteur privé s’engage à la réalisation d’objectifs d’investissement, d’exportation et de création d’emplois.

Selon Zaoui, le Pacte pharma prévoit la mise en place d’un comité unique qui se chargera de la fixation des prix des médicaments. Il s’agit également de permettre la fabrication de nouveaux produits pharmaceutiques, de développer l’export et de poursuivre la modernisation du processus d’octroi de l’autorisation de mise sur le marché (AMM), ainsi que la réduction des délais de traitement des dossiers à 12 mois, lesquels sont actuellement, excessivement longs (supérieurs à 2-3 ans).

En totalité, le nombre des pactes de développement de la compétitivité élaborés dans le cadre du plan de relance pour la Tunisie, s’élève à six, dont trois (y compris le Pacte pharma) sont en cours d’élaboration. Les deux autres concernent les secteurs du textile-habillement et de l’automobile.

Ces deux pactes seront prêts au cours de premier semestre 2019, alors que le reste des pactes relatifs à l’agriculture et aux industries agroalimentaires, aux technologies de l’information et de la communication, et aux énergies renouvelables seront préparés ultérieurement, a-t-il ajouté.

Revenant sur le plan de relance pour la Tunisie 2019-2020, qui comporte 100 propositions d’ordre horizontal et sectoriel, Zaoui a indiqué que l’objectif de ce plan, présenté au mois de novembre 2018 à la présidence du gouvernement, est la relance de la croissance économique dans le pays, la résorption du chômage et l’inclusion sociale et régionale.

Ainsi, les mesures sectorielles proposées concernent notamment, le secteur agricole à travers une mise en œuvre de campagnes ciblées pour l’amélioration de la productivité des cultures céréalières et oléicoles, et celui de l’automobile, en élaborant une meilleure stratégie de ciblage des investisseurs.

Il s’agit également, de mesures en faveur du secteur de l’économie numérique, via l’appel à l’activation des projets publics de digitalisation, ainsi que ceux des énergies renouvelables, du tourisme, du textile, habillement et du cuir et chaussures, et celui des activités extractives.

S’agissant des mesures horizontales qui sont au nombre de sept, elles prévoient principalement, la simplification des mesures, un moratoire fiscal de 3 ans, la création d’une maison de l’entrepreneur dans chaque région, la bonification d’intérêts pour les crédits destinés aux PME, de 2 points, la facilitation de la détention de comptes en devises en Tunisie, le lancement d’un plan ambitieux pour les régions et la réforme du système de protection sociale.

Commentant ce plan de relance, Ali Goddi, président de l’AJECT, a salué cette initiative, regrettant qu’une bonne partie de ces mesures n’ait pas été prise en considération dans la loi de finances 2019. Il estime que le gouvernement doit veiller à tirer profit de ces mesures, espérant leur application lors de l’élaboration des prochaines lois.