Pour différentes raisons, les cessions de Carthage Cement, de l’hôtel Le Palace Gammarth et de la radio Shems FM ont échoué.

Al Karama Holding n’a pas été avare en efforts en 2018 pour atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés : vendre 19 participations détenues par l’Etat dans des sociétés confisquées à des parents et proches de l’ancien président Ben Ali et de son épouse, Leïla Trabelsi.

Trois opérations seulement ont été finalisées, mais Adel Grar espérait que l’une des neuf opérations –huit concernant des entreprises et la neuvième un lot de 11 voitures de luxe- en cours, à des stades différents du processus, aboutirait avant la fin de l’année. Il s’agit de celle de Carthage Cement.

En effet, le directeur général d’Al Karama Holding avait déclaré que l’ouverture des plis des offres financières aura lieu le 7 décembre 2018. Mais cette date est passée sans qu’on sache s’il y a eu offres ou pas. Et ce n’est guère étonnant : cette affaire est très compliquée –peut-être la plus compliquée de toutes.

D’après nos informations, ce dossier, comme l’a récemment révélé Maghreb Confidentiel, est bloqué parce qu’Al Karama Holding n’a pas été en mesure de répondre «de manière convaincante», d’après une source proche du dossier, à certaines questions posées par les candidats au rachat.

La même source indique que la holding «aurait essayé de minimiser les problèmes mis sur la table, mais les candidats au rachat ont été menaçants : sans réponses claires, pas d’offres financières».

D’ailleurs, c’est pour cette raison que le dernier délai de remise a été reporté d’octobre à novembre.

Le blocage dans ce dossier concerne le terrain sur lequel le projet est édifié. Etonnamment, ce terrain est encore à ce jour de nature agricole, ce qui veut dire qu’un étranger ne peut pas en devenir propriétaire. Et comme changer la nature d’agricole à industrielle prend trop de temps –au moins un an-, la finalisation de la cession de Carthage Cement doit être retardée d’autant.

Malheureusement, cette société n’est pas la seule entreprise confisquée dont la cession s’avère plus compliquée que prévu.

Le deuxième cas est celui de l’hôtel Le Palace Gammarth. Al Karama Holding avait proposé à la vente 88% du capital de la Société Touristique Tunisie Golfe qui en est propriétaire. Deux investisseurs ont été short-listés : Poulina Group Holding (PGH) et le groupe immobilier Alliance de l’homme d’affaires Samir Jaieb. Le premier n’a finalement pas fait d’offre. Le second s’est engagé –en partenariat avec Férid Nasr, fondateur du Groupe EXIM-, puis a renoncé, explique-t-il, «pour des raisons de gros problèmes juridique, foncier, et autres qui apparaissent comme insolubles».

Le troisième et dernier cas problématique est celui de Shems FM. La société fondée et contrôlée par Cyrine Ben Ali est aujourd’hui en rade elle aussi. Deux candidats au rachat étaient sur les rangs –la société Proserv (groupe Sotupa-Sancella, de l’homme d’affaires Abdelaziz Zouhir) et le businessman Tahar Bayahi, mais ils n’ont finalement pas concrétisé leur intérêt par des offres. Ce qui a obligé Al Karama Holding à lancer un deuxième appel d’offres le 30 novembre 2018.

M.M.

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