“Alors que notre élite était accrochée aux télévisions françaises pour suivre le discours du président Macron, nos députés se sont offerts une orgie de distribution d’avantages fiscaux, d’exonérations douanières et autres largesses du Rizk Bilik. Des articles non prévus dans le projet initial de la loi des finances 2019 ont été rédigés sur place et approuvés ad nutum. Les concessionnaires automobiles, les promoteurs de grandes surfaces étrangères, les franchisés du pain et de la brioche ont tous reçu une avance pour leurs futurs sponsorings des campagnes électorales de 2019». C’est ainsi que Férid Zaouali, tunisien averti, a commenté le report de l’augmentation de l’IS (impôt sur les sociétés) pour les grandes surfaces.

M. Zaouali n’était pas au courant des derniers rebondissements concernant le vote car les concessionnaires automobiles et les franchises n’ont pas profité des largesses de l’ARP ou de celles du gouvernement et ont été exclus du maintien du taux sur l’IS à 30%. A partir du 1er janvier 2019, ils subiront une augmentation de 5%, soit 35% d’IS. D’ailleurs, une réunion sera tenue le 21 décembre prochain à la Chambre des concessionnaires automobiles pour discuter de la décision du gouvernement considérée par certains opérateurs comme discriminatoire car elle privilégie un secteur par rapport à d’autres.

Mongi Rahoui, président de la Commission des Finances à l’ARP, s’est dit lui-même surpris de cet article de loi parachuté à l’Assemblée et non discuté au sein de sa commission : «Cela s’appelle un article “taht il hit“ (dans le secret le plus total)», dénonce-t-il selon une expression populaire consacrée, en ajoutant que c’est annonciateur d’une campagne électorale précoce : «Il faut préserver les “bailleurs de fonds“ de demain».

Il paraît aussi qu’à l’UTICA, on n’était pas au courant du report de l’augmentation de l’IS sur les grandes surfaces. Cela a dû être négocié dans un cadre tout à fait différent et entre les concernés eux-mêmes et le gouvernement.

Tant il est vrai qu’on n’est jamais mieux servis que par soi-même.

Nous y reviendrons dans le détail.

A.B.A