Intervenant lors de la plénière consacrée à l’examen du budget du ministère de la Défense nationale, les députés ont souligné la nécessité de soutenir l’institution de l’armée nationale au niveau logistique et humain. Ils ont exprimé notamment leur satisfaction vis-à-vis de la neutralité de ladite institution par rapport aux tiraillements politiques. 

Au cours des débats, le député Houcine Yahyaoui (Ennahdha), s’est interrogé sur l’état d’avancement du projet relatif à la construction d’un mur de sable entre la Tunisie et la Libye. Il a également souligné l’importance de développer les ressources humaines et d’améliorer les conditions de travail des fonctionnaires de l’institution surtout ceux qui sont en poste dans le désert et les montagnes.

Pour sa part, le député du Bloc démocrate, Nooman El-Euch, a appelé à assurer aux agents de l’institution militaire des conditions de travail favorables leur permettant une vie digne.

Le député Haikel Belgacem (Front Populaire) a critiqué le manque de centres de formation professionnelle rattachés au ministère de la Défense nationale, estimant que c’est là une déficience pour cette institution.

De son côté, le député Slah Bargaoui (bloc el-Horra) s’est interrogé, dans son intervention, sur les travaux émanant du Centre des études militaires ainsi que sur la stratégie relative aux industries militaires en Tunisie.

Le parlementaire du groupe de la Coalition nationale, Mohamed Rachdi, a mis l’accent sur l’importance de la neutralité de l’institution militaire. Selon lui, cette dernière devrait “rester en dehors des tiraillements politiques et religieux”.

Rachdi propose de généraliser le service civil à tous les métiers dont ceux de l’éducation et de l’enseignement. Il ne devrait pas se limiter uniquement aux médecins spécialistes. La deuxième proposition de Rachdi concerne la création d’un office pour la valorisation des régions montagneuses frontalières.

Dans son intervention, le député Samir Dilou (Ennahdha) a insisté sur la nécessité d’élaborer une vision claire sur la maintenance des équipements de technologique de pointe. Il a, à ce sujet, salué la construction, par des compétences tunisiennes, de trois navires, la qualifiant de “progrès qualitatif”, et appelé l’institution militaire à préserver ses compétences.

Pour sa part, Ramzi Khamis (Nidaa Tounes) a insisté sur la nécessité de soutenir l’institution militaire sur les plans logistique et matériel eu égard à son rôle majeur et aux efforts considérables qu’elle ne cesse de déployer malgré “le peu de moyens”.

L’Armée que certains considèrent comme “pas garantie” a, à plusieurs occasions, fait preuve de neutralité, a-t-il dit.

Abdelaziz Kotti (Nidaa Tounes) s’est intéressé à la question de l’action de la justice militaire. Evoquant, à ce sujet, l’affaire des hommes d’affaires arrêtés et emprisonnés pour complot contre la sûreté de l’Etat, Kotti a estimé qu’”il n’y a aucune preuve claire contre eux”. Il a insisté sur la nécessité de révéler les faits et circonstances de ces affaires et celles liées à la sûreté de l’Etat.

Il a, en outre, affirmé le droit de Slim Riahi (secrétaire général de Nidaa Tounes) en tant que citoyen tunisien d’intenter une action en justice, ajoutant qu’”il est du devoir de la justice militaire d’examiner cette plainte”.

Selon lui, le Conseil de sécurité nationale a, également, les pleins droits d’examiner l’affaire de “l’appareil secret du mouvement Ennahdha et de son éventuelle implication dans les assassinats politiques” ainsi que celle relative à “la tentative de coup d’Etat”, objet de la plainte de Slim Riahi.

Les dépenses de gestion, de développement et des fonds du trésor du ministère de la Défense nationale pour l’année 2019 sont estimés à 2,931 milliards de dinars contre 2,233 milliards de dinars pour l’exercice 2018, soit une augmentation de 31,2%.