La Fédération tunisienne des agences de voyages (FTAV), en partenariat avec l’ANSI, Amadeus et Tunisair, a organisé, jeudi 1er novembre à l’hôtel El Mechtel, une rencontre sur le thème : «L’agence de voyages : défis et exigences».

Des représentants des agences de voyages, de la compagnie aérienne Tunisair, de l’Agence nationale de sécurité informatique (ANSI) d’Amadeus et bien entendu de la FTAV.

Le choix du thème n’est pas anodin. Ces derniers temps, plusieurs agences de voyages tunisiennes ont été victimes d’actes de piratage que les enquêtes ont démontré qu’elles avaient eu lieu à partir de quatre capitales africaines, à savoir Abidjan (Côte d’Ivoire), Conakry (Guinée), Bamako (Mali) et Dakar (Sénégal).

Le montant total de ce piratage s’élève à 350 millions de dinars tunisiens pour 111 billets d’avion émis au nom de 6 agences de voyages tunisiennes, essentiellement sur la compagnie Royal Air Maroc (RAM).

Selon plusieurs sources, derrière ce vaste réseau de contrebande d’un genre nouveau se cachent les passeurs de clandestins… de l’Afrique vers l’Europe. Ce qui donne une idée sur la nature des trafiquants et qui explique en partie l’augmentation du nombre de candidats à l’immigration clandestine vers l’Europe.

Alors comment cela a-t-il été possible ? Selon Majdi Saïd, directeur commercial et marketing d’Amadeus, le problème ne réside pas dans la plateforme de réservation Amadeus mais dans le fait que plusieurs de nos agences de voyages ne prennent pas au sérieux le risque de piratage. Or, le hacking est devenu une véritable industrie, se performe chaque jour, utilise des techniques de plus en plus sophistiquées.

L’évolution du secteur du voyage vers le digital étant indispensable, les agences de voyages doivent suivre cette tendance en adoptant les technologies nouvelles afin de se prémunir contre la cybercriminalité. Elles doivent améliorer constamment leurs systèmes d’information, bien gérer leurs mots de passe sécurisés, éviter d’ouvrir des mails de sources douteuses.

Il en va de la survie des agences de voyages tunisiennes. Il faut rappeler que le directeur général de l’Agence nationale de sécurité informatique (ANSI), Mohamed Naoufel Frikha, a récemment affirmé (jeudi 25 octobre 2018) que 80 mille tentatives de piratage visant divers sites électroniques ont eu lieu au cours des trois derniers mois de l’année en cours.

On aura compris que les causes principales des attaques sont : wifi ouvert et non sécurisé, des passwords mal gérés, des applications obsolètes, manque d’antivirus puissant, etc.

Pour les éviter, M. Saïd invite les agences de voyages à faire attention à l’utilisation de clés USB, d’installer des applications mises à jour, fermer l’ordinateur et le router dès qu’on a fini son boulot, éviter d’ouvrir les pièces jointes d’origine douteuse…

Le directeur commercial et marketing d’Amadeus estime qu’il existe en Tunisie des compétences capables d’aider nos entreprises, en général, et les agences de voyages en particulier pour se protéger contre la cybercriminalité. D’ailleurs, il assure qu’en Tunisie, il y a un ingénieur dans chaque famille, mais ce dernier n’a pas partagé son savoir avec le reste de sa famille.

Tallal BAHOURY